Actualités of Tuesday, 23 April 2024

Source: www.camerounweb.com

Depuis sa prison, Marafa Hamidou Yaya crache du feu sur le régime Biya, des représailles attendus

Marafa Hamidou Yaya crache du feu sur le régime Biya, des représailles attendus Marafa Hamidou Yaya crache du feu sur le régime Biya, des représailles attendus

Marafa Hamidou Yaya refait parlé de lui depuis la prison. Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, l’ancien secrétaire général de la présidence du Cameroun, a décidé de prendre la parole pour dénoncer la situation politique de son pays et révéler ses conditions de détention.

Marafa Hamidou Yaya a expliqué que la situation au Cameroun l'a poussé à s'exprimer, malgré le risque de voir son régime d'incarcération être durci. Il a exprimé son espoir que ses codétenus lui pardonnent les éventuelles conséquences de cette interview.

L'ancien secrétaire général de la présidence a révélé qu'il perd la vue et que tous les spécialistes recommandent une "opération de la dernière chance" à l'étranger pour éviter qu'il ne devienne totalement aveugle. Il a adressé plusieurs demandes d'autorisation d'évacuation médicale au président Paul Biya, mais celles-ci sont restées sans réponse.

Marafa Hamidou Yaya a également dénoncé les conditions de détention au secrétariat d'État à la Défense (SED), où il ne bénéficie d'aucune assistance ni d'aménagements. Il a souligné que son maintien en détention et le refus de soins constituent une forme de torture à caractère politique.

L'ancien secrétaire général de la présidence a affirmé que l'opération Épervier a donné lieu à des condamnations extrêmement lourdes, aléatoires, arbitraires, politiquement biaisées ou infondées. Il a dénoncé la pratique systémique de la torture sous le régime de Paul Biya, dont a été victime son ancienne collaboratrice Christiane Soppo, assassinée en 2014, et plus récemment, le journaliste Martinez Zogo, mort sous les sévices de membres des services de renseignement en janvier 2023.

Marafa Hamidou Yaya a conclu en affirmant que le message envoyé aux Camerounais est clair : "Si le pouvoir vous perçoit comme une menace, vous le paierez de votre liberté ou de votre vie."