Le Cameroun déjà habitué à l’embastillement des secrétaires généraux de la présidence de la République va-t-il encore vivre un scénario pareil avec Ferdinand Ngoh Ngoh? Tous les signaux semblent indiquer que « Monsieur le vice-président » a des ennuis judiciaires qui pourront l’emporter à tout moment. Le mandat d’amener délivré contre lui suite à son refus de comparaitre à l’audience du 18 octobre 2022 est confirmé par Jeune Afrique. Le magazine panafricain très introduit dans les palais présidentiels africains a également réussi à obtenir la version du secrétaire général de la présidence de la République. En effet un proche de Ferdinand Ngoh Ngoh contacté par le média a révélé que le SGPR est victime d’un acharnement.
« Ferdinand Ngoh Ngoh avait été convoqué « physiquement » le 18 octobre dernier par les enquêteurs, afin d’y être auditionné dans le cadre du « Covidgate », un scandale consécutif à plusieurs cas de détournements de deniers publics et de surfacturations, documentés par un rapport de la Cour des comptes. Contacté par Jeune Afrique, l’un des proches du secrétaire général de la présidence (SGPR) estime que cette procédure s’apparente à un « harcèlement » visant à affaiblir le principal collaborateur de Paul Biya dans le but de pousser le président à le « lâcher », apprend-on.
La source qui a souhaité garder l’anonymat, le sujet étant sensible, explique pourquoi le secrétaire général de la présidence de la République n’a pas répondu à la convocation des juges du tribunal Criminel spécial.
« Toujours selon son entourage, Ngoh Ngoh a refusé d’aller se faire auditionner car aucun indice sérieux ne justifie qu’il soit visé dans le cadre de cette procédure et donc, entendu. D’après ses partisans, les détournements et autres irrégularités dénoncés par le rapport de la Chambre des comptes de la Cour suprême sont antérieurs à la création au sein de la présidence de la fameuse task force à laquelle le gouvernement avait délégué la gestion de la riposte anti-Covid », écrit Jeune Afrique.
Affaire politique
Suite à la publication de l’article de Jeune Afrique, le président du PCRN, Cabral Libii est monté au créneau pour exiger des explications au gouvernement. « Vrai ou pas, c'est extrêmement grave! Grave qu'aucun démenti ne soit donné dans l'hypothèse d'un fake. Grave que le plus proche collaborateur du Président de la République en exercice soit traîné en justice de la sorte et que personne ne daigne dire au Camerounais ce qui se passe véritablement au sommet de l'Etat », indique le député. Aux dernières nouvelles des sources proches d’Etoudi révèlent que l’accès du Palais de l’Unité est désormais interdit à Ferdinand Ngoh Ngoh, l’homme qui était, il y a encore quelques jours considéré comme un candidat sérieux à la succession de Paul Biya.