Plusieurs hommes d'Etat dont des ministres, conseillers, maires, etc jouissent d'un immunité totale au sein des hautes institutions de l'Etat Camerounais et se permettent certains écarts qui sont parfois très déplorables.
Ainsi, le Prof. Shanda Tonme a saisi de toute urgence le Chef du gouvernement, le Premier Ministre Joseph Dion Ngute pour dénoncer l’impunité dont jouit des hauts fonctionnaires de l’Etat directement impliqués dans des exactions graves contre certains de nos compatriotes des régions Grassefields.
« A Monsieur JOSEPH DION NGUTE, PREMIER MINISTRE
Objet: Interpellation sur l’impunité dont jouit des hauts fonctionnaires de l’Etat directement impliqués dans des exactions graves contre certains de nos compatriotes des régions Grassefields. DES CAS SONT EN COURS A ASSOK DANS LE CENTRE ET A BARE KEKEM DANS LE LITTORAL
Monsieur le Premier Ministre,
Je me fais un devoir, d’interpeller votre haute autorité, relativement à l’installation de l’impunité absolue pour des hauts fonctionnaires auteurs des actes de guerre civile.
En ce moment précis, se déroule à BARE KEKEM, dans le département du Moungo, région du Littoral, une vendetta contre les compatriotes Bamilékés, avec violences, destructions des biens et menaces physiques de toutes natures.
Ces actes odieux en défiance des lois, sont le fait d’un chef de village qui serait par ailleurs Procureur de république, avec pour chef opérationnel un inspecteur de police. Les populations victimes seraient sans aucune assistance, et subiraient donc la loi anarchique et cruelle de ces individus impunis.
En vous soumettant ce cas, je rappelle celui d’ASSOK, dans la banlieue de la capitale Yaoundé, où des biens de plusieurs milliards ont été détruits, confisqués, aliénés ou mis en jachère forcée par une bande de bandits et de criminels dirigée par un haut magistrat de la cour suprême. Ce sont des centaines de famille provenant du NOSO qui se sont vus brimés, spoliés et chassés alors qu’elles croyaient trouver là-bas un havre de paix. RIEN N’A ETE FAIT A CE JOUR. QUI GOUVERNE ?
Monsieur le premier Ministre,
Il me plaît d’appeler votre mémoire sur les tragiques événements des années de braise, les débuts de la décennie 1990, où le pays avait failli basculer pour de bon dans l’horreur. Nous assistons incontestablement à pas accélérés, à la répétition de l’histoire. Dans ce contexte, et au regard des spoliations et des brimades dont les victimes se plaignent légitimement, nous courrons le risque que les messages d’apaisement des leaders communautaires ne soient plus suffisants à brève échéance pour empêcher l’irruption des élans regrettables de vengeance. Les populations qui ont tout perdu à ASSOK tout comme celles de Baré Kekem, ne croient plus à la protection de l’Etat et disent ne plus rien en attendre, dès lors que des Hauts commis de ce même Etat sont les auteurs des crimes décriés.
Nous allons continuer à prêcher le dialogue, la tolérance, la paix, le respect de l’Etat de droit et l’apaisement, mais notre démarche commence à trouver ses limites et il deviendra bientôt absolument impossible de freiner les ardeurs de vengeance et de plongeon dans la guerre civile. De plus en plus de familles menacent de s’organiser pour prendre en mains leur sécurité et la sécurité de leurs biens. A Baré Kekem, ces familles sont installées et travaillent la terre depuis plusieurs décennies.
En tout état de cause, je m’obstine à faire confiance à votre haute autorité, pour mettre de l’ordre et prévenir des drames insoutenables conduisant à la guerre civile.
Hautes et fraternelles considérations./. » Prof. Shanda Tonme