Abel Elimbi Lobe, leader du mouvement KAWTAL, vient d'annoncer via ses réseaux sociaux que son épouse a été agressée par des individus non identifiés. « Mon épouse vient d'être agressée et les ravisseurs promettent de passer chez moi. ALLerte aux Sawa », a-t-il déclaré il y a quelques minutes dans un message alarmant qui suscite l'inquiétude parmi ses partisans.

Cette agression survient dans un contexte particulièrement tendu, quelques jours seulement après les propos polémiques tenus par Elimbi Lobe à l'encontre d'Ernest Ouandié, figure historique de la lutte pour l'indépendance du Cameroun.


Pour rappel, c'est lors de l'émission « Libre Expression » diffusée dimanche dernier sur Info TV que le leader de KAWTAL avait qualifié Ernest Ouandié de « bandit » et de « grand bandit », affirmant qu'il « ne faisait pas de la politique » puisque « le Cameroun était déjà indépendant » au moment de son arrestation.

Ces propos ont provoqué un tollé national, notamment sur les réseaux sociaux où de nombreux Camerounais se sont indignés de cette caractérisation d'une figure considérée par beaucoup comme « le dernier nationaliste Upéciste révolutionnaire ».


Contactés par notre rédaction, les services de police de Douala ont confirmé avoir reçu un signalement concernant une agression au domicile d'Abel Elimbi Lobe. « Une enquête est en cours et des agents ont été dépêchés sur place pour recueillir des témoignages et assurer la sécurité de la famille », a indiqué un responsable sous couvert d'anonymat.

Le préfet du département du Wouri n'a pas encore réagi officiellement à cet incident, mais selon nos sources, une réunion d'urgence se tiendrait actuellement pour évaluer la situation et décider des mesures à prendre.


Cette affaire ravive le débat sur l'héritage des figures historiques de l'indépendance du Cameroun. Comme l'a rappelé l'activiste David Eboutou sur sa page Facebook en réaction aux propos d'Elimbi Lobe, Ernest Ouandié a été officiellement réhabilité par l'État camerounais dans une loi de 1991, aux côtés d'autres figures nationalistes comme Ruben Um Nyobé et Félix Moumié.

« Ce que notre compatriote Abel Elimbi Lobé semble oublier, c'est que malgré la trajectoire de lutte pour une souveraineté et une indépendance totales reconnue au nationaliste Ernest Ouandié, le pouvoir néo-colonial qu'il a combattu, a pris sur lui, dans une loi signée en 1991, de réhabiliter sa mémoire », a écrit Eboutou.


Dans son message d'alerte, Abel Elimbi Lobe a spécifiquement appelé les communautés Sawa à la vigilance, laissant entendre que cette agression pourrait avoir une dimension communautaire.

Plusieurs associations Sawa ont déjà exprimé leur solidarité avec la famille Elimbi Lobe et appellent à l'apaisement, tout en demandant aux autorités d'assurer la protection des personnes et des biens.


Notre rédaction suit de près cette affaire et actualisera cet article à mesure que de nouvelles informations nous parviendront.

En attendant, plusieurs personnalités politiques et de la société civile ont appelé au calme et à ne pas céder aux provocations qui pourraient exacerber les tensions dans un climat déjà tendu.

Les circonstances exactes de l'agression, l'état de santé de l'épouse d'Abel Elimbi Lobe, ainsi que l'identité et les motivations des agresseurs restent pour l'heure inconnus.


Pour rappel : Qui était Ernest Ouandié ?

Ernest Ouandié, né en 1924 et exécuté le 15 janvier 1971 à Bafoussam, était un dirigeant de l'Union des Populations du Cameroun (UPC). Il a poursuivi la lutte armée pour l'indépendance totale du Cameroun après l'assassinat de Ruben Um Nyobé en 1958 et l'empoisonnement de Félix Moumié en 1960. Il est considéré par de nombreux historiens comme l'une des principales figures du nationalisme camerounais.