Le bras de fer entre Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence et président du Conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), et Adolphe Moudiki, directeur général de la SNH, atteint un point critique. Après l'annulation in extremis du conseil d'administration prévu le 17 juillet 2024, Ferdinand Ngoh Ngoh a convoqué une nouvelle session extraordinaire pour le 24 juillet 2024, cette fois à la présidence.

Lors de la première tentative, Adolphe Moudiki avait ordonné de fermer les portes de la SNH, empêchant la tenue de la réunion. Malgré cette humiliation, Ferdinand Ngoh Ngoh persiste. Il a tenté de joindre Moudiki par téléphone pour lui confirmer les instructions du président Paul Biya concernant la tenue du conseil d'administration. Moudiki a accepté un rendez-vous à sa résidence mais, fidèle à sa position ferme, a refusé de recevoir Ngoh Ngoh le 19 juillet, le qualifiant de "voyou".

En réaction, Adolphe Moudiki et son épouse Nathalie ont quitté Yaoundé pour Paris le 20 juillet, refusant de participer à la réunion prévue. Ce conflit révèle des luttes de pouvoir profondes au sein de l'administration camerounaise, chacun cherchant à imposer son candidat en cas de départ de Moudiki.

Le couple Moudiki préfère Igor Bissaya, actuel conseiller n°2 de la SNH, tandis que Ngoh Ngoh soutient Jean-Claude Ayem Moger, conseiller technique à la présidence. Une autre option envisagée est Jean Perrial Nyodog, ancien cadre de la SNH. La situation reste incertaine, et seul le président Paul Biya, arbitre ultime de ce duel, pourra trancher cette question épineuse.