Capturé par Boko Haram, Youssoufa Mamoudou a réussi à s’échapper le 2 février 2017.
Il vit en ce moment dans un lieu de cantonnement aménagé par la sous-préfecture de Mozogo, dans le département du Mayo-Tsanaga, qui compte 387 personnes au total.
Question : Comment vous êtes-vous retrouvé chez Boko Haram ?
Youssoufa M : Ils sont arrivés dans la nuit, ont attaqué notre village et nous ont amenés de force. Une fois chez eux, ils nous ont mélangés avec d’autres gens.
Question : Que faisiez-vous là-bas ?
Youssoufa M : Nous cultivions leurs champs, mais ils nous donnaient à peine à manger. De nombreuses personnes souffrent là-bas, plusieurs sont même morts.
Question : Avez-vous combattu ?
Youssoufa M: Non ! Comme je vous ai dit, nous cultivions juste leurs champs.
Question : Avez-vous vu des combattants ?
Youssoufa M: Les combattants, c’étaient eux-mêmes. Ils nous ont laissés. Ils venaient juste chercher les produits que nous cultivions.
Question : Comment êtes-vous parvenu à vous échapper ?
Youssoufa M : Nous, les camerounais qui vivions là-bas, parlions entre de nous de l’éventualité d’une fugue. C’est ainsi qu’un jour, l’armée camerounaise a lancé un assaut sur le camp et nous avons profité pour s’enfuir.
Question : A votre arrivée ici, comment les militaires vous ont accueillis ?
Youssoufa M: Ils nous ont bien accueillis.
Question : Est-ce que les militaires vous ont torturés depuis votre arrivée dans un lieu de cantonnement ?
Youssoufa M : Pas du tout ! Ils nous gardent bien. Le sous-préfet nous donnent à manger, il nous donne du savon, des sandalettes et nos enfants vont à l’école.
Question : Etes-vous content de votre nouvelle vie ?
Youssoufa M: Oui, c’est pour cette raison que nous avons décidé de revenir.
Question : Y a-t-il encore beaucoup de camerounais là-bas ?
Youssoufa M : Oui, ils sont nombreux. Ils n’ont pas la possibilité de s’échapper. Certains ont tenté à plusieurs reprises, mais ont été rattrapés.