Actualités of Tuesday, 30 January 2018

Source: cameroon-info.net

Des Imams présumés complices de Boko Haram devant les juges

Des imams au Cameroun  (Archives) Des imams au Cameroun (Archives)

Certains dignitaires musulmans sont soupçonnés de collaborer avec la secte djihadiste, sous le couvert de leurs mosquées.

Cela fait trois ans à peu près qu’une dizaine d’Imams de la ville de Bertoua (région de l’Est) croupissent à la prison centrale de Yaoundé. Ils passent à jugement devant le Tribunal Militaire de Yaoundé pour les faits de complicité et de non dénonciations d’actes terroristes présumés.

En revenant sur les faits à l’origine des poursuites engagées à l’encontre des 10 accusés, le Commissaire du Gouvernement a expliqué devant le tribunal que les incriminés ont été interpellés dans la ville de Bertoua en octobre 2015. Les enquêtes ont permis de constater que ceux-ci servaient d’éclaireurs, d’indics aux adeptes de la secte islamistes Boko Haram, peut-on lire dans l’hebdomadaire Kalara du lundi 29 janvier 2018. A en croire ses propos, les accusés étaient chargés de prospecter les zones à forte densité en population pour permettre à leurs acolytes de commettre des attentats d’envergure.

Des enquêtes à ce sujet auraient d’’ailleurs permis de découvrir que les indexés, transportaient puis hébergeaient dans leurs mosquées les terroristes de Boko Haram. Le commissaire du Gouvernement démontre dans ce qui précède qu’il y a « une forte implication entre les accusés et les terroristes de Boko Haram » et requiert que tous les accusés soient reconnus coupables.

Me Pierre Wikam, avocat des accusés, a pour sa part regretté que les poursuites à l’encontre de ses clients ne reposent que sur une constellation de liens et d rapprochements. « Le fait d’être musulman et ressortissant d’une localité attaquée par Boko Haram ne fait pas de vous un potentiel terroriste », a-t-il lancé au prétoire. L’avocat des accusés, a pour cela demandé que ses clients soient acquittés, sans aucune autre forme d procès.

Il faudra attendre le 1er mars prochain pour que les Imams accusés et leur conseil connaissent la décision du tribunal au sujet de cette affaire.