Des camionneurs camerounais pourraient suspendre les dessertes sur la Centrafrique suite au regain de violence et d’insécurité dans ce pays voisin qui ont fait pendant le week-end une quarantaine de morts et de nombreux dégâts matériels, rapportent des témoignages concordants.
‘'Des actes de pillages perpétrés ces derniers jours en République centrafricaine n'ont pas épargnés nos biens'', se plaignent des membres du Syndicat national des transporteurs du Cameroun qui, pour le moment, ne déplorent parmi eux aucune perte en vie humaine.
‘'Il se trouve, soulignent-ils, que les dégâts matériels sont importants, car non seulement des camions entiers ont été pillés, mais, des véhicules ont été également vandalisés''.
Ce faisant, le syndicat déclare : ‘'nous ne pouvons pas continuer à desservir ce pas dans ces conditions au risque de voir nos collaborateurs tués tout le temps et les marchandises pillées''.
Pour le moment, il est difficile de faire le bilan exhaustif des derniers actes de pillages en République centrafricaine, qui d'après des témoignages concordants, et en dépit du couvre feu instauré par le gouvernement centrafricain entre 18h et 6h ont touché plusieurs édifices publics et privés, notamment des sièges des ONG ainsi que des commerces.
A cause de l'insécurité sur le corridor Douala-Bangui, des camionneurs camerounais avaient cessé de desservir la Centrafrique, surtout lorsqu'au mois de juillet dernier, 14 d'entre eux et leurs accompagnateurs avaient été froidement assassinés par des bandes armées centrafricaines.
Cette tragédie avait entraîné une inflation galopante en RCA, pays dépourvu de façade maritime dont plus de 80 pour cent du volume de marchandises transitent par le port de Douala, au Cameroun.
Il a fallu plusieurs jours de négociations pour que les transporteurs reprennent du service, les autorités camerounaises, centrafricaines ainsi que la Mission des nations unies en Centrafrique (MINUSCA) ayant renforcé les mesures de sécurité, de la frontière camerounaise jusqu'à Bangui, la capitale.