Actualités of Wednesday, 15 August 2018

Source: camer.be

Des confidences sur le voyage 'discret' de Paul Biya en Suisse

L'hôtel Intercontinental de Genève est très protégé. L'hôtel Intercontinental de Genève est très protégé.

Il y a des matinées où l'on découvre moins de clients d'origines subsahariennes à l'hôtel intercontinental de Genève. Les seules personnes possible de rencontrer dans le hall de l’hôtel sont des employés de l’hôtel, quelques clients.

Il y a aussi des matinées à l'hôtel intercontinental de Genève où vous tombez sur un client d'origine subsaharien, chaque fois que vous faites un pas. Ce mercredi matin, le Chemin du Petit-Saconnex , rue dans laquelle se trouve l'hôtel intercontinental à Genève, Suisse est sécurisé par des autorités camerounaises

L’on a appris alors de source bien informée que la sécurité rapprochée de Paul Biya a reçu l’ordre de se balader dans les rues et couloirs de l’hôtel. Le temps d'identifier et de signaler tout geste suspect.

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Toujours au niveau d'un arrêt de bus non loin de l'hôtel du chef de l'Etat camerounais, des piétons de peaux noires sont passés au peigne fin par ces flics. Que l’on soit sur les rues et avenues, Chemin du Petit Saconnex, La Route de Ferney, l’Avenue de Budé, etc.. Tout est surveillé de prêt. L'on reconnaît ces agents de sécurité à travers leur profils vestimentaires variés et des walkie-talkie qu'ils tiennent en main

Cette fois-ci, le remake de l’action menée par des activistes de la diaspora, risque de ne pas avoir lieu car, il est devenu difficile de franchir le seuil de cet hôtel où le dispositif de sécurité de taille a été mis en place par les autorités camerounaises, violant quelque fois les lois locales en matière de sécurité…

Pour de nombreux usagers des artères principales tout autour de ce complexe hôtelier la police camerounaise en compagnie d’une poignée des policiers helvétiques restés en retraits, essuient les contrôles divers, les scènes vécues dans ces différentes artères qui longent cet hôtel ce matin avaient quelque chose de surréaliste, du moins de cocasse. Les éléments de la police camerounaise, en civil et en tenue pour quelques uns d’entre elle, noyées dans la fine pluie matinale groupées dans les carrefours et avenues avaient au moins le cœur à l’ouvrage.

En dépit des actes d’intimidation ou du trafic d’influence dont raffolent certains policiers camerounais, ils se sont appliqués à identifier méthodiquement les piétons de peaux noires, à relever les numéros de châssis et de série, bref s’assurer que chaque véhicule se dirigeant vers l’hôtel où loge Paul Biya depuis dimanche dernier et conduit par un africain montre patte blanche en tous points de vue.

Les agents de sécurité camerounais ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Même les parcs qui longent le lac Leman sont passés sous leurs fourches caudines. Toutes ces opérations de fouille systématique ont créé dit-on hier des bouchons géants autour de cet hôtel devenue la résidence principale de Paul Biya. Les plus curieux ont remarqué que les yeux des policiers faisaient des va et vient entre une liste probablement noire et les véhicules contrôlés.

Selon certains Camerounais rencontrés à Genève, c’est depuis presqu’une semaine que la police camerounaise s’adonne à ce spectacle “honteux” à Génève.On dirait que le Cameroun a transformé cet hôtel en présidence du Cameroun fulmine Hadja, un employé de cet hôtel que nous avons pu avoir au téléphone. Ce dernier affirme également que le personnel de l’hôtel a eu comme d’habitude un briefing de la part du directeur sur des éventuelles manifestations des activistes camerounais et que toutes les réservations des chambres d’hôtels ne sont possibles que par internet. Ce qui explique d’ailleurs, le premier cordon de sécurité à l’entrée principale dudit hôtel où le premier desk d’accueil vous demande d’exhiber la copie de la réservation de chambre avant de vous diriger vers l’accueil en lui même comme nous avons pu le constater sur place.

Lorsque Paul Biya débarque dans la confédération helvétique, sans oublier sa suite pléthorique, ils passent la plupart de leur temps dans le très chic hôtel Intercontinental de Genève. C’est dans une luxueuse suite du 6ème étage, que “l’homme lion” du Cameroun a ses habitudes. Une suite, qui, selon nos informations disponible d’ailleurs sur le site Internet de l’hôtel Intercontinental coûte la somme décomptée de 152.500 € par mois, et ce même si le président camerounais ne met pas les pieds à l’hôtel ! Un chiffre difficilement acceptable et au-delà du scandaleux quand on le compare au salaire moyen camerounais qui s’élève à 80 euros par mois. Il faudrait donc la bagatelle de 158 années de travail au camerounais moyen pour pouvoir se payer le privilège de passer un mois dans la peau de Paul Biya lors de ses escapades genevoises ! Au niveau du 3, 4ième et 5ième niveau tous occupés par la suite présidentielle, la nuitée la plus abordable coûte environ 915€ (11 mois de salaire moyen au Cameroun). Si nous nous essayons à une tâche de calcul, en multipliant la somme de 915€ par le nombre de ses occupants, dont 200 camerounais…Le résultat est là…Dilapidation de la ressource du contribuable camerounais à outrance…

Et ils y sont restés depuis dimanche dernier jusqu’à ce jour. En y ajoutant les frais de transport et de nutrition, le quotidien camerounais estime à près de 1 525 000 € de dépenses effectués par Paul Biya et sa suite en moins d’un mois par exemple de séjour passé en Suisse, soit l’équivalent de 19 062 fois le salaire mensuel moyen camerounais ou de 1588 années de travail au salaire moyen !

Et les frais de missions de ces flics? En moyenne 5000€ par policier… Vous comprendrez dès lors qu’il est inutile de penser au développement de ce pays quand certains individus depuis 33 ans s’exercent à cette mission destructrice du Cameroun affirme, Essimi Paul, un économiste camerounais, enseignant à Genève.

Tout récemment, les Camerounais de la diaspora avaient décidé d’interpeller les dirigeants de l’hôtel Intercontinental à travers des milliers de coups de fils anonymes. l’on apprend que les dirigeants de cet hôtel ont préféré cette fois ci garder la sourde oreille face à ces multiples interpellations

Au moment où de nombreux parents camerounais éprouvent d’énormes difficultés pour envoyer leurs enfants à l’école à la rentrée scolaire prochaine, au moment où des milliers de Camerounais meurent quotidiennement de paludisme et de choléra, les griots de Monsieur Paul Biya entonnent leur refrain favori pour excuser la folie des grandeurs d’un homme qui, en 33 ans de règne a fait du Cameroun l’un des pays les plus pauvres de la planète. Paul Biya est devenu une véritable bombe à retardement pour son propre pays.

La logique aurait voulu qu’on parle des accidents, de l’insécurité galopants, des assassinats divers et des exécutions extrajudiciaires des civils... qui règnent au Cameroun en ce moment. Beaucoup de morts sur les routes. Les morts de la misère, de la débrouillardise, de la paupérisation.

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Dommage, Paul Biya s’entêtent à se constituer avocat pour la défense de sa cause criminelle dont ses frasques sont diffusées dans le monde entier. Face à des situations surréalistes que vivent les Camerounais, il est normal que des activistes de la diaspora camerounaise expriment leur indignation.

Ce qui est sur, Paul Biya a encore beaucoup d'amis à Genève. Des soutiens indispensables pour ce petit émirat pétrolier où les caisses sont vides et bien des opposants obligés d'attendre sa mort pour espérer occuper son fauteuil à l'issu des élections libres et transparentes.