Actualités of Thursday, 27 August 2015

Source: cameroon-info.net

Des escrocs ont tenté de soutirer près de 5 milliards à Biya

Paul Biya Paul Biya

L’information relayée par le quotidien Mutations en kiosque ce jeudi 27 août 2015 tire sa source de l’hebdomadaire Jeune Afrique n° 2850. Selon ce magazine panafricain, des Franco-Israéliens ont tenté de soutirer entre 2,7 et 4,9 milliards de Fcfa au chef de l’État camerounais, Paul Biya.

Le magasine indique que des « escrocs franco-israéliens qui, se faisant passer pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ont tenté d’arnaquer plusieurs chefs d’État africains en leur réclament entre 5 millions et 9 millions de dollars chacun ( soit 2,7 à 4,9 milliards Fcfa) afin de contribuer à la libération d’otages français dont la capture aurait été tenue secrète ». L’hebdomadaire souligne également qu’outre Paul Biya, ces escrocs franco-israéliens ont approché les présidents sénégalais (Macky Sall), ivoirien (Alassane Ouattara), gabonais (Ali Bongo Ondimba), djiboutien (Ismaël Oumar Guelleh), centrafricain (Catherine Samba-Panza), namibien (Hage Geingod) et de la RD Congo ( Joseph Désiré Kabila).

Selon Jeune Afrique, la liste publiée concerne « ceux qui ont pris la précaution de vérifier (comme Ali Bongo) ou de faire vérifier (comme Paul Biya, via le directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou), la véracité de cette affaire en appelant Le Drian ».

Côté français, Mutations indique que l’enquête en cours, déclenchée par une plainte déposée en fin juillet dernier par Jean-Yves Le Drian, devant le parquet de Paris pour « tentative d’escroquerie », permettra certainement de connaitre la liste des présidents africains victimes de ces Franco-Israéliens. D’ailleurs, dans l’entourage du ministre français de la Défense il susurre que sa « crainte est que d’autres (présidents africains, Ndlr) soient tombés dans le panneau. Car, dans ce cas, ils n’oseront pas l’avouer », écrit le journal.

Selon Jeune Afrique, le stratagème de ces escrocs franco-israéliens « est bien connu » de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (Ocrgdf), une institution française rompue à la traque des faux ordres de virements. Il consiste en « l’utilisation de téléphone sans numéro identifiable via une plate-forme Voxbone dite de dématérialisation (…) Ils (escrocs) expliquent aux chefs d’État africains sous le sceau du secret d’État que plusieurs agents des services spéciaux français viennent d’être capturés par des groupes jihadistes. Et que pour des raisons de confidentialité, la rançon exigée pour leur libération ne pouvait être versée directement par la France, mais devait transiter par un pays tiers ».

Une fois le contact établi avec le chef d’État africain, les escrocs envoient ensuite « par E-mail un n° de compte (dont la validité n’excède pas 24 heures) d’une banque offshore localisée à Hong Kong. L’argent devait être remboursé au prêteur via l’Agence française de développement (Afd) », peut-on lire dans les colonnes de Mutations.

Selon le quotidien, cette affaire exaspère au plus haut point les policiers français, qui se désolent de voir des criminels condamnés par la justice hexagonale poursuivre « en toute impunité » leurs activités criminelles. « Est-il possible que des individus établis en Israël aient pu avoir (aussi facilement) les numéros de téléphone des chefs d’État africains sans bénéficier de complicités dans l’entourage de ces derniers ? », s’interroge Mutations.