Après avoir purgé leur peine et après leur libération, ils sont partis se recueillir sur la tombe de leur camarade qui lui n'a pas eu la chance de respirer l'air frais de la liberté.

A peine sortis de la prison de l’injustice, des prisonniers politiques sont allés sur la tombe de leur camarade décédé.

"Arrêtés dans le cadre des manifestations pacifiques du 22 septembre 2020, et condamné à des peines d'emprisonnement de trois ans donc sortis récemment le 29 septembre. Nous avons tenu à rendre un hommage bien mérité ce jour à notre frère d'armes, notre héros national Rodrigue Ndagueho Rodrigue décédé le 07 avril 2022 de suite de choléra alors que lui aussi avait était condamné à la même peine que nous. Rodrigue nous tes AP de la cellule 14, ne t'oublierons jamais, tu as été, tu es et tu seras à jamais un héros national", déclarent les ex-prisonniers.

Âgé de 37 ans, Rodrigue Ndagueho avait été arbitrairement arrêté torturé, illégalement en septembre 2020 lors des marches pacifiques. Il réclamait entre autres la lumière sur la gestion de la CAN 2019 et du Fond Covid-19 gérés par la Task Force de Ferdinand Ngoh Ngoh. C'est dans ce contexte qu'il est arrêté et détenu à la prison de New-Bell à Douala où il a rendu l'âme. La prison l'a laissé mourir de choléra, enchaîné sur son lit de malade comme un animal.

Après sa mort injuste - le groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA) a rendu un avis sur l'illégalité de son arrestation et de sa détention-, il est désormais établi que la gestion de la CAN et du Covid-19 a été irrégulière. Ce qui justifie ses revendications citoyennes et celles de ses camarades dont certains croupissent encore en prison. Malgré tout ceci, Ferdinand Ngoh Ngoh, chef de la Task Force a eu l'indécente idée de se décorer et de décorer ses 44 complices au sein du Palais de l'Unité. Lui qui, en plus, doit expliquer à la justice comment il a financé la construction de son Dysneyland de Nyom-Yaoundé.