Infos Santé of Thursday, 9 February 2017

Source: journalducameroun.com

Des experts formés pour lutter contre l'ulcère de Buruli

Un symposium y relatif s’est tenu le 1er février à la faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé 1. 132 professionnels de santé ont pris part à ces assises  

La ville de Yaoundé a abrité le cinquième atelier sur la prise en charge des plaies chroniques et l’ulcère de Buruli en milieu tropical. Les assises tenues du 30 janvier au 02 février 2017, à la faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Ngoa-Ekelle, se sont déroulées en présence ministre de la Santé publique, André Mama Fouda.

L’objectif desdites assises vise à renforcer les capacités des personnels médicaux quant à au diagnostic et à la prise en charge des plaies chroniques et de l’ulcère de Buruli. Ce qui permettrait d’éviter des séquelles fonctionnelles invalidantes aux patients.

132 praticiens de la médecine venus du Cameroun et d’autres pays d’Afrique ont pris part à cet atelier.

«J’ai appris comment prendre soin des plaies des pieds diabétiques puisque dans mon centre de santé il a pas de centre spécialisé. En plus je n’avais jamais rencontré un patient atteint de l’ulcère de Buruli.Cet atelier m’a permis de savoir m’occuper d’un malade atteint des plaies chroniques et de l’ulcère de Buruli et je compte mettre cette formation au profit de mon centre de santé» a déclaré Solange AFOR aide-soignante représentante de l’hôpital du district de Ndu dans la région du Nord-ouest.

Frédéric Agbodeka, tient fièrement son attestation de participation à cet atelier. Cet infirmier diplômé d’Etat venu du Chu Sylvanus Olympio de Lomé entend mettre à profit les connaissances reçues lors de cet atelier au Togo «je représente tout un pays et dès mon retour je partagerai ces connaissances avec mes collègues. L’ulcère de Buruli reste encore mal connu au Togo ; en collaboration avec l’Etat nous organiserons des campagnes de sensibilisation et de prévention»
 

L’ulcère de Buruli au Cameroun
Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 33 pays situés dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées ont signalé l’ulcère de Buruli en Afrique, en Amérique du Sud et dans le Pacifique occidental. Certains pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale – le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la République démocratique du Congo – notifient la majorité des cas.

Le Cameroun a noté 3879 cas en dix ans entre 2004 et 2014 selon le ministre de la santé publique André Mama Fouda.
Les chiffres donnés par le ministre de la santé publique révèlent une régression de la maladie, avec 126 cas en 2014 et 87 malades enregistrés en 2016.

L’équipe de recherche du Pr. Yap Boum a noté une évolution géographique de la maladie au Cameroun. Autrefois localisée à Ayos et Akonolinga elle s’est étendue à Bankim.Et selon lui ces données sont importantes pour le ministère de la Santé et des chercheurs car cela permettra de «pouvoir mettre en place une stratégie de prise en charge dans le pays.»

Signes et symptômes
Selon l’organisation mondiale de la santé «L’ulcère de Buruli démarre souvent par une grosseur (nodule) indolore. Il peut aussi se présenter initialement sous forme d’une large zone d’induration indolore (plaque) ou d’un œdème diffus et indolore des jambes, des bras ou du visage. Le pouvoir immunosuppresseur de la mycolactone au niveau local permet à la maladie d’évoluer sans douleur ni fièvre. En l’absence de traitement, ou parfois au cours de l’antibiothérapie, le nodule, la plaque ou l’œdème s’ulcère en quatre semaines et forme alors la lésion classique à bords creusés. Il arrive que l’os soit touché, ce qui entraîne de grosses déformations.»

Au Cameroun la prise en charge reste couteuse et selon le ministre de la santé publique 48% des plaies sont étendues à cause du diagnostic tardif. Cet atelier qui s’est tenu avec le partenariat du centre international de recherches, d’enseignements et de soins, et les hôpitaux universitaire de Genève contribue à remédier à ce problème afin d’éradiquer cette maladie dont le mode de transmission reste toujours incertain.