Des milliers de combattants de la secte islamiste nigériane Boko Haram affaiblis par l'offensive menée par les armées tchadienne, nigériane, camerounaise et nigérienne errent avec femmes et enfants dans une forêt du Nigeria dans la zone du lac Tchad, à proximité de la frontière camerounaise, rapportent des sources communautaires et sécuritaires camerounaises.
"Les Boko Haram sont devenus fous. Ils sont dans la nature, avec leurs femmes et leurs enfants, sans savoir où aller. Il y a la famine qui les ronge. Ils ont des voitures et des armes, mais ils n'ont pas assez de munitions, d'après les informations que laissent échapper certains d'entre eux", a témoigné sous couvert d' anonymat une source communautaire de l'Extrême-Nord du Cameroun jointe par Xinhua vendredi.
L'information est confirmée par des sources sécuritaires camerounaises qui estiment à plus de 3.000 le nombre d'islamistes retranchés dans une forêt de Goré Fadje, un village nigérian de la zone du lac Tchad, proche de la frontière camerounaise.
"Ils restent à l'air libre sous des arbres ou sous des tentes qu'ils ont installées. Ils se déplacent peu. Là où ils sont, ils savent que c'est fini pour eux, qu'ils seront tués", a indiqué la source communautaire, proche des Kanuri, la tribu d'Abubakar Skekau,le leader de Boko Haram né d'une mère originaire de Maroua, la principale ville de l'Extrême-Nord du Cameroun, à en croire certaines informations.
Cette présence est signalée depuis environ une semaine et en prévision de nouvelles attaques, l'armée camerounaise a envoyé des renforts pour sécuriser la frontière, laisse-t-on entendre au sein du dispositif opérationnel spécial mis en place depuis un an pour juguler la menace terroriste.
Depuis l'intervention des forces tchadiennes aux côtés du Cameroun et du Nigeria en janvier, Boko Haram a enregistré de nombreuses défections dans ses rangs. Beaucoup de ses membres auraient fui vers le Soudan et la République centrafricaine (RCA), à en croire les rapports des services de renseignements.