Actualités of Wednesday, 2 October 2024

Source: www.camerounweb.com

Des mercenaires israéliens au service de Paul Biya : de nouvelles révélations sortent

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Quatre ans après les révélations d'African Arguments sur l'implication de mercenaires israéliens au cœur du pouvoir camerounais, la situation semble avoir peu évolué. En 2024, les liens étroits entre le Cameroun et Israël, notamment dans le domaine militaire, continuent de soulever des questions sur la souveraineté et les droits humains dans le pays africain.


En 2020, une enquête avait mis en lumière le rôle crucial joué par des entrepreneurs privés israéliens au sein du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR), une unité d'élite de l'armée camerounaise directement sous les ordres du président Paul Biya. En 2024, des sources proches du dossier confirment que cette influence persiste, malgré les changements géopolitiques intervenus depuis.

La figure d'Eran Moas, dont le train de vie fastueux avait été révélé en 2020, reste emblématique de cette collaboration. Bien que son rôle exact en 2024 soit moins clair, son influence et celle d'autres ressortissants israéliens dans les cercles du pouvoir camerounais demeurent significatives.


Le Bataillon d'Intervention Rapide, créé initialement par l'Israélien Abraham Avi Sivan en 1999, continue d'être au cœur des polémiques. Malgré les condamnations internationales et la suspension partielle de l'aide militaire américaine en 2019, le BIR reste une force redoutée, accusée de violations des droits humains, notamment dans le contexte de la crise anglophone qui secoue le pays depuis 2016.

En 2024, les témoignages recueillis auprès d'anciens membres du BIR et d'observateurs locaux indiquent que les méthodes de l'unité n'ont pas fondamentalement changé, malgré les pressions internationales.


L'imbrication des intérêts israéliens et camerounais va au-delà du domaine militaire. Les contrats lucratifs, comme celui obtenu par la mystérieuse société Portsec SA pour la sécurisation du port de Douala en 2018, semblent toujours en vigueur. Ces accords, souvent opaques, soulèvent des questions sur la gouvernance et la transparence des marchés publics au Cameroun.

Par ailleurs, la collaboration militaire entre les deux pays continue de se manifester par la fourniture d'équipements et la formation des troupes. Bien que certaines sources indiquent une diversification des fournisseurs d'armes du Cameroun depuis 2019, l'expertise israélienne reste prisée au sein des forces de sécurité camerounaises.


La persistance de cette collaboration s'explique en partie par des considérations géopolitiques qui n'ont pas évolué depuis 2020. Le Cameroun reste un allié précieux pour Israël sur le continent africain, notamment dans les instances internationales. Cette alliance stratégique continue de primer sur les préoccupations liées aux droits humains, malgré les critiques récurrentes des ONG et de certains pays occidentaux.


En 2024, la situation au Cameroun concernant l'influence des mercenaires israéliens semble figée dans un statu quo préoccupant. Malgré les révélations et les critiques, le système mis en place perdure, témoignant de la solidité des liens entre le régime de Paul Biya et ses partenaires israéliens.

Cette persistance soulève des questions cruciales sur la souveraineté du Cameroun, la réforme de ses forces de sécurité et le respect des droits humains dans le pays. Alors que Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, maintient son emprise sur le pays, l'avenir de cette collaboration israélo-camerounaise reste un sujet de préoccupation pour de nombreux observateurs internationaux et défenseurs des droits humains.