Actualités of Friday, 23 October 2015
Source: cameroon-info.net
Suite aux attentats kamikazes qui ont frappés la capitale tchadienne Ndjamena, les autorités administratives locales ont pris un certain nombre de mesures parmi lesquelles, l’interdiction de toute activité humaine sur le fleuve Logone.
Si des officiels camerounais ont estimé opportune cette mesure, n’empêche que par la suite elle allait engendrer dans son application de nombreuses dérives. Le journal Le Jour dans son édition du jeudi 22 octobre 2015, révèle par exemple qu’ «à la fin du mois de septembre 2015, Boubakari Abba, le chef de centre zootechnique de Tané, dans l’arrondissement de Goulfey et deux religieux venus faire des prières pour l’épouse du chef de centre qui était sur le point d’accoucher, ont été arrêtés par des militaires tchadiens puis gardé pendant deux semaines au Tchad».
«Ils étaient soupçonnés d’être des complices de Boko Haram. Il a fallu des pressions diplomatiques pour que les trois hommes recouvrent leur liberté», nous apprend Le Jour. Il y a également eu des échanges de coup de feu entre le chef de canton de Hinalé et des militaires tchadiens «qui voulaient s’accaparer la marchandise d’un vendeur de sucre. L’altercation a causé le décès du notable camerounais qui, suffoqué d’indignation a succombé à un accident cardiaque», peut-on lire dans le journal.
Et les exemples d’abus sont légions. Certains camerounais pour se rendre dans leurs villages sur la rive camerounaise du Logone «doivent faire un détour au Tchad pour payer une autorisation pour naviguer sur le fleuve». À en croire le journal, des militaires tchadiens surarmés tirent sur tout ce qui bouge. «Il y a même eu des canards sur qui ils ont tiré à la mitrailleuse parce qu’ils barbotaient dans le fleuve».
Le Jour fait état de ce que «des patrouilles se font derrière la résidence du sous préfet. Les piroguiers qui s’y aventurent sont arraisonnés à la mitrailleuse». Pour le journal, «les Tchadiens qui semble avoir mieux conscience de la préciosité de l’eau, se sont accaparés le Logone».
Mais, une source auprès de l’Administration territoriale soutient qu’en réalité, «les Tchadiens ont toujours cru que le Logone leur appartenait». Elle précise cependant que «ces problèmes ont été posés à la commission mixte Ndjamena-Kousseri». «Les discussions sont enclenchées, nous espérons que dans un avenir proche, la situation sera normalisée», confie t-elle.
En attendant, la saison de la grande pêche s’ouvre dans quelques jours. Des milliers de familles des départements du Mayo Danay et du Logone et Chari s’y préparent depuis des mois. Mais cette année, plus qu’avant, les pécheurs appréhendent beaucoup ce moment, conclut le journal.