Deux jeunes du village Nom auraient succombé à une bastonnade infligée par des militaires du Bataillon d’intervention rapide.
Samedi dernier, c’était la consternation dans le village Nom situé à 55 Km de Ngaoundéré. Les corps sans vie d’Abdou, 19 ans et Moussa 23 ans gisaient dans une mare de sang sous la pluie. Ils auraient succombé à une bastonnade des militaires du Bir. Selon des témoignages des populations ayant vécu la scène, aux environs de 8 h, samedi 28 mai, les deux victimes se présentent au tribunal coutumier du village à la suite une plainte déposée contre eux par une dame pour le vol d’une somme de 5000 F.Cfa.
A la sortie de la résidence du Djaoro de Nom, insatisfaits du jugement, ils engagent une bagarre puis sont interpellés par desmilitaires du Bir occupant un pick-up land-cruiser. De passage, les militaires ont en effet fait escale dans le village pour comprendre l’objet de l’attroupement. Et pour n’avoir pas exécuté les ordres leur demandant de se mettre à genoux, les deux jeunes ont reçu une pluie de coups.
A tour de rôle, les soldats du 5ème Bir de l’Adamaoua vont rouer les deux jeunes et leurmarcher dessus en chantant. Un témoin de la scène avoue son impuissance face aux militaires ainsi déchainés : « Nous n’avons pas la force d’intervenir parce que lesmilitaires étaient armés etmenaçaient toute personne qui s’approchait. Nous avons constaté le décès quelques instants après », déplore-t-il.
Les corps sans vie des deux jeunes sont restés plusieurs heures sur la place publique de la localité. D’après nos sources, les militaires ont dit au sous-préfet de Ngan-Ha et au commandant de la brigade de la gendarmerie qu’ils ont abattu deux bandits à Nom.
Joint au téléphone par le Jour, le chef du village de Nomkandi a confirmé les faits. Selon le Djaoro de Nom, les deux jeunes se sont présentés à lui pour une affaire en jugement. « Ils n’étaient pas satisfaits au sortir du jugement et ont engagé une bagarre.
C’est là que lesmilitaires du Bir sont arrivés et se sont mis à les tabasser. Ils ne sont pas des voleurs encore moins des agresseurs ou des bandits. Il s’agit de jeunes gens dynamiques de notre village. Ils sont connus de tous ici. Nous sommes sans voix », a-t-il confié.