Des exploitants forestiers sont sensibilises sur les enjeux environnementaux et sociaux depuis lundi à Yaoundé.
Entre 2009 et 2014, plus de 2 500 000 m3 de produits forestiers (grumes, bois scié…) ont été exportés du Cameroun vers la Chine. De même, la quantité de bois d’ébène exportée vers cette destination sur la même période est passée de 30 000 à 350 000 kg.
A ce jour, le marché chinois représente la plus importante destination de pays africains riches en forêts. Mais, à bien y regarder, les investissements chinois dans ce secteur ne présentent pas que des effets positifs. Des emplois naissent certes de cette activité, mais, jusqu’ici, le taux d’enregistrement des travailleurs en assurance sociale demeure faible. Certains d’entre eux se plaignent de salaires particulièrement bas.
Par ailleurs, les entreprises chinoises ne respectent pas toujours les lois et normes environnementales. Or, l’administration camerounaise a pour mission de veiller à l’application de la réglementation, ainsi que de développer une stratégie nationale sur la durabilité des investissements. C’est tout l’enjeu de la rencontre qui se tient depuis hier à Yaoundé dans le cadre de la plateforme « Gouvernance forestière Chine-Afrique ».
Pour Joseph Ntsengue Levodo, représentant du ministre des Forêts et de la Faune (Minfof), « la Chine est un partenaire commercial très important. Le Cameroun est engagé dans la bonne gouvernance avec ses partenaires. On veut apprendre aux entrepreneurs chinois les règles en matière de valorisation, d’exploitation, de transformation et d’exportation ».
Surtout que plusieurs observateurs locaux attribuent l’exploitation illicite des essences de Bubinga aux Chinois. « Il y a toujours des exploitants véreux qui ont tendance à aller en forêt sans autorisation. Cette rencontre vise à sécuriser les investissements chinois en Afrique parce que certaines entreprises chinoises ont été dupées », ajoute-t-il.
Ainsi, un renforcement des capacités et une meilleure sensibilisation des entreprises chinoises installées en Afrique aux enjeux environnementaux et sociaux s’avère importants.
C’est dans cette logique que les experts réunis jusqu’à ce mardi vont plancher sur la manière dont ces entreprises pourraient contribuer au développement durable du secteur de la foresterie et d’autres secteurs de l’affectation des terres au Cameroun en particulier et en Afrique en général. Il s’agira ainsi d’identifier des actions de prospérité et de durabilité pour le commerce et les investissements chinois dans le secteur forestier.
Le projet de gouvernance forestière Chine-Afrique vise à améliorer la gouvernance dans le secteur forestier en encourageant des échanges commerciaux et des investissements chinois dans la forêt africaine qui soient durables et favorables aux plus démunis.