Sous les chaumières de la capitale, il se raconte qu’un appel d’offres arraché à une ambassade, est une garantie de payement. Et pourtant… Prestataire de services, Guy Bertrand Ntsama Abomo, 40 mois après avoir livré 02 bureaux avec retour, 08 tapis, 01 salon avec table, et 03 ventilateurs verticaux à l’ambassade du Tchad à Yaoundé, en est encore à courir derrière son dû de 8 997 000 francs Cfa.
Somme qui selon les documentés consultés, lui aurait du être versée depuis le 29 avril 2013, soit 40 jours après réception du marché par Yoosem- Kontou Noudjiambao, ambassadeur du Tchad à Yaoundé, retourné dans son pays à la fin de l’année dernière à la faveur de sa retraite.
Les faits, et rien que les faits Retenu dans l’appel d’offres lancé par l’ambassade du Tchad au Cameroun, les Ets Ntsama And Sons, pris en la personne de leur Dg Guy Bertrand Ntsama Ambomo, est notifié qu’il va recevoir de la représentation diplomatique, un bon de commande administratif budget de l’Etat du Tchad pour l’exercice 2013.
Toutes diligences faites, selon des documents y relatifs examinés, la facture pro forma émise le 21 février 2013, est visée et par le Dg des Ets Ntsama And Sons, et par Mahamat Souleh Habib, payeur de l’ambassade du Tchad à Yaoundé.
Le 19 mars 2013, le prestataire camerounais respecte ses engagements, et livre à l’ambassade, tous les meubles contenus dans l’appel d’offres. Au terme de cette opération du reste parfaitement exécutée, un procès-verbal de réception est établi entre les protagonistes.
Celui-ci, apprend-on de la lettre du 14 juillet 2014 que le Dg des Ets Ntsama And Sons adresse au ministre des Relations extérieures (Minrex) du Cameroun, donne au prestataire, d’être payé 40 jours après la réception des meubles par l’ambassade du Tchad, c’est -à –dire le 29 avril 2013.
Las d’attendre, et dépité d’être continuellement roulé et abusé, le Dg des Ets Ntsama And Sons qui est au fait de la délicatesse des contentieux ressortissant aux représentations diplomatiques, saisit le Minrex Pierre Moukoko Mbonjo pour médiation et règlement du litige, par une lettre datée du 14 juillet 2014.
Avant cette lettre au Minrex, renseigne une source, les Ets Ntsama And Sons avaient reposé leur confiance en la lettre que l’ambassadeur du Tchad au Cameroun avait adressée au ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine de son pays.
« Me référant à notre note n° 263/ATC/2013 relative à l’apurement des factures et arriérés de l’ambassade du Tchad à Yaoundé, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que les créanciers nous inondent de courrier et se présentent quotidiennement à notre chancellerie pour réclamer leur du », écrit Yoosem –Kontou Noudjiamlao.
« Cette situation nous embarrasse énormément et par la présente, je vous réitère notre demande d’examiner avec diligence la proposition que nous faite consistant à nous autoriser à engager 120 000 000 francs Fcfa sur notre ligne de crédit d’un montant de 663 400 000 francs Cfa inscrit au budget 2013 relatif à la construction du complexe de notre ambassade », poursuit alors le diplomate dans sa lettre.
« Le montant demandé nous permettra d’honorer nos engagements vis-à-vis de certains créanciers qui s’impatientent et dont certains menacent de saisir la justice camerounaise », renchérit-il, avant de demander au ministre des Affaires étrangères de son pays, d’intercéder auprès de son collègue des Finances.
Le Dg des Ets Ntsama And Sons acculé par Afriland First Bank
Dépité et acculé par Afriland First Bank à qui l’ambassade du Tchad à Yaoundé avait demandé un avis de versement irrévocable (Avi) à son endroit pour le financement du marché objet de l’appel d’offres, Guy Bertrand Ntsama Amombo dit être « usé et abusé ». « Mon dossier est bien connu du ministère des Relations extérieures du Cameroun.
Je ne sais pas pourquoi on ne s’y penche pas depuis que je me suis plaint. Bien plus, Afriland First Bank qui m’a donné l’argent pour livrer les meubles, me menace de pénalités, pour n’avoir pas respecté l’échéance de remboursement », dit-il. « Il est donc question aujourd’hui que l’ambassade (du Tchad, ndlr) me paye plus de la somme initiale (8 997 000 francs Cfa), et me paye pour toutes sortes de préjudices », argue le Dg des Ets Ntsama And Sons, la mine triste mais déterminée.
D’autres sources confient elles, qu’en dehors du cas des Ets Ntsama And Sons, d’autres prestataires de services camerounais, subissent aussi « la malhonnêteté de l’ambassade du Tchad à Yaoundé ».
L’un des prestataires de services, apprend-on, réclame 38 millions francs Cfa à la représentation diplomatique, l’autre 18 millions, ainsi que bien d’autres ayant jeté l’éponge. Une source bien introduite et pas du tout étonné du contentieux, ajoute que le non- payement de l’argent des prestataires de services, est le sport favori de l’ambassade du Tchad au Cameroun.