Dans un courrier adressé au chef de l’Etat entre le 21 et le 22 juin 2017 accompagné d’une plainte, M. Nkoma Augustin, pasteur et ex-détenu de la prison centrale de Kodengui, met en cause certains collaborateurs proches de Paul Biya, ainsi que des membres de sa famille, des magistrats, des responsables des services de la police.
Dans ce courrier plutôt inhabituel, ces personnes, 16 au total sont accusées de s’être rendues coupables de diverses infractions qui ont concouru à son embastillement jugé abusif pendant six mois, peut-on lire dans l’hebdomadaire Kalara du lundi 3 juillet 2017. Parmi elles, sont évoqués par le plaignant les motifs de faux et usage de faux, détention abusive, abus de fonction, dénonciations mensongères.
D’après les faits relayés dans ledit courrier, M. Nkoma déclare avoir été abusivement interpellé le 22 juillet 2016 par le GMI puis transféré et gardé abusivement pendant une semaine. Après son passage devant le procureur de la République, il a été envoyé à la prison centrale de Yaoundé. Il est accusé de tentative d’escroquerie au préjudice de Madame Baroux, belle-mère de Franck Biya, indique le journal.
En effet, leader d’une association dénommée Apad, il avait adressé le 23 mai 2016, une lettre dans laquelle il souhaitait que l’autorité lui accorde une audience en vue de la préparation de l’arrivée au Cameroun, d’importants investisseurs Indiens. Parmi les noms des membres de la délégation qui l’accompagnera à cette occasion, figure celui de Mme Nyangono Ebollo, épouse Baroux. C’est ce qui va attirer l’attention de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général à la présidence de la République. Vérifications faites auprès de la dame, le pasteur va passer pour un usurpateur de titre, indique le journal.
Pour le plaignant, son procès a eu lieu sans preuves, sans victimes, sans témoins ni accusateurs à la barre. Il quitte la prison le 10 février dernier, après avoir purgé toute sa peine. En guise de solution à l’apaisement de son courroux, sieur Nkoma exige la virginité de son casier judiciaire, l’obtention des réparations, seuls gages de l’interruption volontaire des procédures engagées au Cameroun et en France.
Par ailleurs, indique le journal, Franck Biya serait confronté au procès des biens mal acquis devant différentes juridictions françaises. La plainte est principalement portée par l'organisation non gouvernementale, Transparency International.