Actualités of Monday, 22 June 2015

Source: Mutations

Des transfuges de Boko Haram au camp des refugiés

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Un suspect y a été appréhendé le 18 juin dernier par les responsables en charge de la sécurité.

Il ne fait nul doute que parmi les 39 730 refugiés du camp de Minawaou et les 5 000 en cours de recensement, des transfuges de Boko Haram se retrouveraient dans le lot. C’est d’ailleurs ce que pensent les autorités administratives et les forces de défense affectées à la surveillance de ce camp en plein air. Faute de preuves matérielles, ils ne peuvent cependant pas faire l’objet d’interpellations.

Mais depuis l’ouverture du camp le 23 juillet 2014, les forces de maintien de l’ordre ont interpellé près de 10 suspects censés appartenir à Boko Haram dans le camp. Mais la dernière remonte au 18 juin dernier, un suspect a été interpellé au camp de Minawao par les forces de l’ordre. Après un interrogatoire, il a avoué avoir appartenu par le passé au mouvement Boko Haram et qu’il a volontairement quitté la secte pour trouver un asile au camp des refugiés. Il a confié aux autorités ne plus vouloir travailler pour la secte.

Suspicion

C’est dans la même journée du 18 juin 2015 que 10 personnes de nationalité camerounaise, dont deux femmes et qui se sont présentées aux forces de l’ordre comme des otages ayant échappé aux éléments de Boko Haram, ont été arrêtées dans le village frontalier de Lwadaf dans le département du Mayo-Tsanaga. Elles sont actuellement en exploitation par les forces de maintien de l’ordre.

« C’est la débandade dans les rangs de Boko Haram dont les activités connaissent une asphyxie. On doit renforcer la vigilance parce qu’on ne sait plus qui est qui. Chaque jour, des individus se faisant passer pour des refugiés arrivent spontanément au camp. Ils peuvent se faire passer pour des Camerounais et venir même se reconstituer chez nous », analyse un gendarme en poste à Mokolo.

Un travailleur humanitaire en service au camp confie également sous cape : « Quand on interroge certains en vue de leur enregistrement, ils se font évasifs et ont souvent des regards fuyants. Ils ont l’air des personnes louches qui nous cachent quelque chose. Même les traducteurs du camp suspectent certains d’appartenir à Boko Haram et là les services de sécurité les pistent.

C’est comme ça qu’on a pu mettre la main sur les précédents suspects. On est plus que vigilant ». En dépit de l’éloignement du camp situé à 70 kilomètres de la frontière nigériane, il y a fort à parier qu’il y existe des transfuges de Boko Haram.