Deux avocats blessés, un véhicule de gendarmerie caillassé, la circulation bloquée pendant 3 heures… C’est le bilan des affrontements entre forces de l’ordre et avocats de la partie anglophone hier, 8 novembre 2016, à Bamenda.

Cette journée devait être historique pour les avocats de la partie anglophone du pays (Nord-Ouest et Sud-Ouest). Elle a été finalement douloureuse. Ils ont choisi le mardi 8 novembre 2016 pour créer officiellement le Barreau des Avocats anglophones du Cameroun (Cameroon Common Law Lawyers Bar). La manifestation avait été interdite par les autorités de la ville de Bamenda. Une interdiction que les hommes de droit ont bravée.

Mais les forces de l’ordre ne l’entendaient pas de cette oreille. Dans son numéro du 9 novembre, La Nouvelle Expression (LNE) indique que les gendarmes se sont positionnés très tôt le matin à la Cour d’appel du Nord-Ouest située à Up Station, où était initialement prévu le lancement de l’association susmentionnée. Cette situation poussait les avocats à changer de stratégies.

« Face à cette situation, Me Bogba Harmony, président de l’Association des avocats du Nord-Ouest va appeler ses collègues à marcher dans les rues de Bamenda afin de chercher un autre lieu pour faire cette annonce tant attendue », souligne notre confrère.

Au départ, la marche est escortée par la police. Tout dégénère, indique LNE, lorsque les manifestants choisissent le mythique Liberty Square. C’est là que 6 personnes avaient péri en mai 1990 lors de la création du Social Democratic Front (SDF).

À peine les manifestants avaient-ils commencé à s’exprimer que les forces de l’ordre sont intervenues. « C’est à ce moment que les gendarmes également postés à City Chemist, Liberty Square, vont tirer du gaz lacrymogène sur les manifestants. Dans ce désordre, les populations vont rentrer dans le mouvement des avocats laçant violemment des projectiles sur les forces de l’ordre », lit-on.

Le bilan fait état de deux avocats blessés, une voiture de gendarmerie caillassée, et la circulation interrompue à cet endroit pendent près de 3 heures. Malgré l’intervention du Chairman du SDF, John Fru Ndi, la situation a mis du temps avant de revenir au calme.
En rappel, les avocats anglophones du pays demandent l’application d’un système du droit civil anglo-saxon.