Depuis un mois, les maladies liées aux troubles hormonaux sont prises en charge par des spécialistes à l’hôpital général de Garoua. Tous les mardis et jeudis, Dr Hadja Inna reçoit une quinzaine de malades en consultation. Les patients viennent majoritairement de la région du Nord, de l’Adamaoua, de l’Extrême Nord et des pays voisins comme le Tchad. « Pour l’instant nous consultons deux fois par semaine. Toutefois, nous trouverons dans le futur d’autres jours de consultations avec l’affluence qui commence à s’observer », affirme Dr Hadja Inna, endocrinologue et diabétologue à l’hôpital général de Garoua.

Toutefois, il existe un éventail de maladies hormonales. Ces pathologies peuvent engendrer les maladies de la thyroïde (l’hyper ou l’hypothyroïdie), les maladies des glandes surrénales ou les glandes hypophyses… « A chaque fois qu’il y a un déséquilibre de ces hormones, c’est l’endocrinologue qui s’en occupe », précise Dr Hadja Inna, endocrinologue et diabétologue.

Pour ces maladies liées aux troubles hormonaux, le diabète demeure la pathologie la plus fréquente selon la spécialiste. Les autres maladies sont relativement rares. Cependant, « après le diabète, nous rencontrons beaucoup plus les troubles de la tyroïde. Cette dernière est la glande du cou qui, lorsqu’elle grossit donne ce qu’on appelle communément le goitre. S’agissant des maladies de la tyroïde on a l’hyper-thyroïdie et hypo-thyroïdie (lorsqu’on n’a pas assez d’hormones thyroïdiennes). Après la tyroïde, nous observons les cas des maladies de la glande hypophyse. C’est une glande qui se trouve dans le cerveau. Nous faisons appel aux neurochirurgiens lorsqu’il faut pratiquer une intervention chirurgicale », explique l’endocrinologue et diabétologue à l’hôpital général de Garoua.

Les maladies endocriniennes sont certes liées aux déséquilibres hormonaux mais elles peuvent être causées par divers organes. Les glandes surrénales qui sont les deux glandes paires se trouvant au-dessus des reins peuvent être responsables des maladies endocriniennes. Il y a également des troubles hormonaux sexuels que ce soit chez l’homme ou chez la femme, causant des problèmes de fertilité qui sont pris en charge par l’endocrinologue.

« Lors de mes consultations, je reçois beaucoup plus des malades qui souffrent de diabète sucré. Mais en dehors de cela, j’ai déjà consulté quelques cas des maladies de la tyroïde. J’ai aussi reçu quelques cas de pathologie surrénales alors que ça fait à peine un mois que je suis là. C’est pour vous dire que ces maladies existent même chez nos populations », affirme la spécialiste.

EXCÈS OU BAISSE

La prise en charge des maladies liées aux troubles hormonaux varie d’une maladie à une autre étant donné que chaque hormone a son rôle dans l’organisme. « Les troubles deviennent un problème soit lorsque les hormones sont secrétées en excès ou en baisse. Dans le premier cas, le traitement consiste soit à donner un médicament qui va bloquer la sécrétion de cette hormone soit à opérer la tumeur qui favorise la sécrétion de cette hormone. Au cas où il n’y a pas assez de sécrétion, les hormones synthétiques existent sous forme de comprimés et on les prescrit aux malades dans le but de compenser le déficit qui existe », poursuit Dr Hadja Inna.

L’hôpital général est un hôpital de référence dans la sous-région. Il dispose à cet effet, d’un plateau technique de dernière génération. Qu’il s’agisse des appareils de laboratoire pour pouvoir doser les hormones ou le personnel qualifié pour une quelconque intervention, tout y est. En clair, l’hôpital dispose de biologistes et des appareils de qualité pour diagnostiquer les maladies endocriniennes. Les spécialistes existent à tous les niveaux ; de la consultation à la prise en charge. « Si nous jugeons qu’il faut passer à une intervention chirurgicale, l’hôpital dispose des neurochirurgiens et des chirurgiens viscéraux qui y sont affectés. Quant au plateau technique tout est disponible sur place », renchérit-elle.

Non sans préciser que l’endocrinologie est la discipline de la médecine qui étudie les troubles hormonaux. Si elle est très souvent associée à la diabétologie, c’est par abus et par souci de transparence mais aussi pour une meilleure orientation des populations. En effet, le diabète est avant tout une maladie hormonale. Ce qui signifie que la diabétologie est une sous spécialité de l’endocrinologie.