Bouba Vourha et Mahama Voulgué ont profité du sommeil de leur ravisseur pour s’échapper.
Bouba Vourha, 45 ans, Mahama Voulgué, 30 ans et Momy Mahama Diou, 10 ans, tous des habitants d’Aschigachia dans l’arrondissement de Kolofata, ont été enlevés par des éléments de Boko Haram le 09 août 2016, aux environs de 16h. En pleins travaux champêtres, ceux-ci ont été surpris par leurs ravisseurs et conduits dans un camp à Gosche, au Nigeria.
«Nous étions en train de labourer le champ d’un homme d’affaires à la périphérie de la ville de Kolofata, quand six hommes armés se sont présentés et nous ont contraints de les suivre. Ils ne nous ont même pas laissé le choix. On devait juste les suivre. A la lisière du champ où nous travaillions, il y avait une très jeune fille qui paissait les brebis. Ils l’ont également forcée à se joindre à nous.
C’est ainsi qu’ils nous ont premièrement conduits à Godolé, où nous avons passé quelques minutes. Ils s’y sont entretenus avec un autre homme qui, selon toute vraisemblance, fait partie de leur groupe. Il devait être d’ailleurs un de leurs commandants puisque ce n’est qu’après leur entrevue que nous nous sommes remis en route. Nous avons parcouru plusieurs kilomètres avant d’atteindre la localité de Gosche, au Nigeria», relate Mahama Voulgué, un des exotages.
«La localité de Gosche où ils nous ont amenés, est à sept kilomètres à peine d’Aschigachia d’où nous avons été pris. Mais ce jour, nous avons parcouru plus de 15 km dans la brousse. Nous étions tous épuisés à notre arrivée. Ils nous ont casés quelque part. Nous nous sommes vite endormis. A notre réveil vers minuit, l’homme qui tenait une arme et qui veillait sur nous était profondément endormi. Bouba Vourha et moi avons alors pris le risque de prendre la poudre d’escampette. Nous ne pouvions pas amener la petite avec nous, car elle pouvait faire des bruits qui pouvaient réveiller nos bourreaux», ajoute l’infortuné.
Mahama Voulgué et Bouba Vourha ont donc marché toute la nuit pour arriver à Aschigachia au petit matin du 10 août. «Nous avons couru et marché dans tous les sens. La première idée que nous avions était celle d’atteindre un village quelconque. Mais au fur et à mesure que nous marchions sans être inquiétés, nous avons redressé notre trajectoire. C’est comme ça que nous avons regagné nos domiciles », précise Mahama Voulgué.
Mahama Voulgué et Bouba Vourha ne sont cependant pas les premiers otages à avoir réussi à s’échapper des camps de Boko Haram. «Beaucoup d’otages réussissent de nos jours à s’échapper des camps de Boko Haram. Il n’y a que les femmes et les plus jeunes qui n’y parviennent pas. Ils sont affaiblis.
La garde n’est pas réellement assurée et souvent, ils s’endorment profondément sous l’effet de la drogue au point où on peut s’extraire du camp sans qu’ils ne s’en aperçoivent», déclare Modou Malmadé, un autre exotage de Boko Haram.