a vie est sacrée il faut la protéger a t-on coutume de dire, car l’on apprend que deux prisonniers meurent chaque jour dans des prisons du Cameroun. La nouvelle a été rendue publique à l’issue d’une réunion du Comité des Nations unies contre la torture, sur la situation des droits de l’Homme. Selon les experts dudit Comité, cette situation devrait inciter les autorités à s’interroger sur la pratique de la torture sur les détenus.
L’organe se demande si des autopsies sont réalisées sur les dépouilles des victimes afin d’identifier les causes exactes de leur décès. Il s’est également interrogé sur les raisons pour lesquelles les avocats ne sont pas systématiquement autorisés à participer aux auditions des détenus. Le Comité est revenu sur l’équité procédurale en s’interrogeant sur l’indépendance de la police des polices, qui est chargée d’enquêter sur les bavures des forces de l’ordre, et sur l’interférence de l’exécutif dans la justice. Le nombre d’allégations sur des actes de torture et de mauvais traitements parvenus au Comité semblent élevé, notamment dans le cadre de la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram.
Le journal Évolution révèle en outre que les experts Onusiens ont alors appelé le représentant permanent du Cameroun à l’ONU, Anatole Fabien Marie Nkou, à se prononcer sur des informations faisant état de l’existence de lieux de torture dans certaines parties du pays, lesquels avaient été révélés dans un rapport annuel d’Amnesty consacrés aux droits de l’Homme dans le pays. A Genève, c’est le système carcéral camerounais tout entier qui était remis en cause : arrestations arbitraires, violences sur les détenus, surpopulation (20 000 détenus pour 17 000 places dans les prisons en 2015), insalubrité dans les prisons, détention ou garde à vue abusive. Les experts du Comité notent que des sanctions légères sont souvent infligées aux responsables d’actes de torture.