De nombreux internautes anglophones continuent de réagir, comme Enjome de Buéa, dans l’ouest du Cameroun. Il affirme qu’il est impossible pour les anglophones de vivre ensemble avec les francophones, tout en déplorant la marginalisation des régions anglophones. Ce que regrette aussi Danny, d’Arlington aux Etats-Unis. ” Nous n’avons jamais été traités équitablement. Nous avons même plutôt été recolonialisés par les francophones qui ont été aidés par la France. Cela fait trop longtemps” estime Danny qui n’hésite pas à parler de 54 ans d’esclavagisme perpétuel. "Nous, peuple du sud, souhaitons une restauration complète de notre statut, entre autres de notre souveraineté en tant que pays indépendant” écrit-il.
D’autres internautes sont plus modérés
Kamer, depuis les Bermudes, affirme que depuis que les anglophones ont décidé de rejoindre le Cameroun dans le cadre d’un système fédéral avec deux systèmes égaux, rien de la sorte n’a été respecté. Ceci étant, ” le soulèvement actuel n’est pas dirigé contre nos frères et sœurs francophones mais contre leur gouvernement. Le gouvernement francophone est au pouvoir depuis 1960 et il dicte tout” écrit Kamer, déplorant que les cours se fassent en français et que les anglophones soient des citoyens de seconde classe. Lesley de Kumbo, dans le nord-ouest du Cameroun, souligne aussi que francophones et anglophones ont vécu harmonieusement ensemble, comme on peut le constater dans les rues, les marchés, les églises et tant d’institutions sociales. Seulement voilà; le problème principal, c’est la discrimination institutionnalisée qui est planifiée par le gouvernement du président Biya. Il viole la constitution alors qu’il est censé la protéger, estime Lesley. Et de souligner que lorsque le peuple s’est levé pour défendre ses droits, les soldats ont fait irruption dans les foyers d’étudiants de l’Université, les ont battus et en ont violé certains. Des gens sont enlevés et embarqués dans la zone francophone et d’autres sont torturés et tués. Pour que ces atrocités n’arrivent pas aux oreilles du monde, ils ont ordonné la suspension d’internet dans les zones anglophones. Posséder un smartphone est devenu un crime, les rues sont militarisées et les soldats pratiquent l’extorsion” nous rapporte Lesley.
Un sentiment de marginalisation
En revanche, Max pense que les deux communautés linguistiques peuvent bien vivre ensemble. Le problème c’est le manque de considération des Camerounais francophones envers leurs compatriotes marginalisés. En étant silencieux, ils approuvent la torture, le viol, les emprisonnements non justifiés des Camerounais de l’ouest. ” Nous ne pouvons pas continuer à vivre sous les lois françaises. Nous ne sommes pas égaux dans la constitution. Nous avons besoin d’un gouvernement fédéral qui reconnaîtra les Camerounais de l’ouest comme égaux aux autres. Pour le moment, l’incompétence du gouvernement camerounais depuis 34 ans a laissé un pays en plein désarroi” estime Max. Et il appelle à un dialogue pour construire un gouvernement fédéral. Sinon, il faudra se séparer. Selon Lesley de Kumbo, dans le nord-ouest du Cameroun, le problème principal, c’est la discrimination institutionnalisée planifiée par le pouvoir central.
Cyprain de Tampa aux Etats-Unis déplore les arrestations arbitraires et les meurtres dans tout le sud du Cameroun. A son avis, le régime du président Biya ferait tout pour rester au pouvoir et planifierait un génocide au Cameroun. Et le monde regarde. Mais les gens du sud sont fatigués et vont se battre pour leurs droits à tout prix ! prévient Cyprain.