Le journaliste Xavier Messe a récemment livré une analyse franche du climat politique au Cameroun, soulignant un parallèle inquiétant avec l'époque du parti unique. S'exprimant lors de l'émission "7 Hebdo" sur la STV, Messe a mis en lumière son inquiétude face à l'agressivité croissante envers l'opposition dans le pays.

La cérémonie d'obsèques organisée par des chefs de la Lékié, ciblant l'opposant Maurice Kamto, a servi de point de départ à l'analyse de Messe. Il a déploré le fait qu'aujourd'hui, être opposant au Cameroun soit devenu extrêmement mal vu, évoquant un climat politique qui rappelle celui du parti unique avant les années 1990.

"Nous vivons au Cameroun comme dans un parti unique. On a reconstruit progressivement le parti unique que nous avions avant 1990. Cela s’est fait sans qu’il y ait l’accompagnement avec l’éducation politique. Donc on retrouve l’agressivité qu’il y avait, on retrouve l’animosité. Le terme opposant est devenu un terme péjoratif. Un opposant c’est quelqu’un de mal vu", a déclaré Xavier Messe.

Il a également souligné que cette stigmatisation s'étendait aux journalistes, souvent qualifiés d'opposants en raison de leurs écrits critiques envers le pouvoir.

"Nous autres qui écrivons des éditoriaux qui ne sont pas de nature à plaire au pouvoir, on nous taxe d’opposants. Mais je dis, j’appartiens à quel parti politique pour dire que je suis opposant. Quand c’est bien fait du côté politique, quand il y a des éléments, des arguments, je le dis", a expliqué le journaliste éditorialiste.

Cette prise de position de Xavier Messe reflète une préoccupation plus large quant à la liberté d'expression et à la diversité d'opinions dans le contexte politique actuel du Cameroun. La tendance à considérer l'opposition comme une menace plutôt que comme une composante essentielle de la démocratie soulève des questions importantes sur l'état de la démocratie et des droits civiques dans le pays.