Raoul Christophe Bia, journaliste à Média Afrique News, a vivement réagi à la récente sortie du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Dans une vidéo largement diffusée le 14 février 2025, il s'est insurgé contre ce qu'il qualifie de dérive autoritaire du parti de Maurice Kamto. « Le MRC n’est même pas encore au pouvoir, mais veut imposer la dictature aux médias », a-t-il déclaré, faisant référence au communiqué du MRC publié le 11 février 2025, accusant plusieurs médias camerounais d’incitation à la division et à la haine tribale.
Le communiqué, signé par le secrétaire général du MRC, Christopher Ndong Mveh, désigne notamment la CRTV, Cameroon Tribune, Bnews1, LTM, Info TV, STV, et Vision 4 comme étant coupables de « stigmatisation » et « incitation à la haine tribale ». Le parti politique, basé à Yaoundé, critique ces organes de presse pour leur traitement supposé biaisé de l’actualité et leur manque de neutralité.
Raoul Christophe Bia, ancien grand reporter de Vision 4, a rejeté ces accusations, en rappelant l’importance de la ligne éditoriale dans la liberté de la presse. « Sachez que chaque média a sa ligne éditoriale », a-t-il souligné, ajoutant que cette orientation journalistique est une pratique courante dans le monde entier. Comparant les médias camerounais à leurs homologues occidentaux, il a expliqué : « Si vous partez travailler à BFM TV ou LCI, vous savez qu'ils orientent aussi leurs opinions. »
L’ancien journaliste de la chaîne de Nsam s’inquiète de ce qu’il perçoit comme une menace à la liberté d’expression, et va plus loin en qualifiant les actions du MRC de prémices de dictature. « Vous n’êtes pas encore au pouvoir, mais vous imposez déjà ce type de dictature. Quand vous serez là, il y aura plus d’exilés au Cameroun qu’actuellement ? » a-t-il ironisé, comparant la situation actuelle à l’époque du président Paul Biya, souvent caricaturé dans des journaux satiriques comme Popoli.
La réaction de Raoul Christophe Bia n’est pas isolée. Ernest Obama, directeur général de Bnews1, a également défié Maurice Kamto de fournir des preuves de ses accusations de tribalisme contre sa chaîne. De son côté, Dinaly, propriétaire de LTM, a formellement rejeté les accusations du MRC et a exigé que sa chaîne soit retirée de cette liste controversée, menaçant de demander un démenti public si le communiqué n’émane pas du parti.