Lors de son intervention dans l'émission "CLUB D'ÉLITES" sur Vision 4 ce dimanche, l'économiste et analyste politique Dieudonné Essomba a livré une critique acerbe de la gestion financière de l'État camerounais et de la notion d'unité nationale telle qu'elle est actuellement incarnée par le pouvoir en place.


"Le problème fondamental au Cameroun, c'est les 7 000 milliards que Biya gère," a déclaré Essomba, faisant référence au budget de l'État. Cette affirmation met en lumière ce que l'analyste perçoit comme une centralisation excessive du pouvoir financier entre les mains du président Paul Biya.


Essomba a poursuivi en contestant la notion d'unité nationale telle qu'elle est présentée par le pouvoir actuel : "Soit disant qu'il incarne l'unité nationale. Il n'incarne rien du tout." Cette déclaration remet en cause l'un des piliers de la rhétorique politique du régime en place, suggérant que l'unité nationale proclamée ne serait qu'une façade.


L'analyste propose ensuite sa propre vision de ce que devrait être l'unité nationale : "L'unité nationale c'est le partage de l'argent. Le partage de l'argent à travers un État fédéral." Cette affirmation audacieuse lie directement la notion d'unité nationale à une répartition plus équitable des ressources financières du pays.


En préconisant un "État fédéral" comme solution pour un meilleur partage des ressources, Essomba relance le débat sur la structure politique du Cameroun. Cette proposition s'inscrit dans un contexte où la question du fédéralisme est particulièrement sensible, notamment en raison de la crise dans les régions anglophones du pays.

Centralisation du pouvoir : La critique de la gestion présidentielle des finances publiques met en lumière la question de la concentration du pouvoir au Cameroun.

Remise en cause de l'unité nationale : En contestant la rhétorique officielle sur l'unité nationale, Essomba ouvre un débat sur la réalité de cette unité et sur les moyens de la renforcer.

Lien entre finances et cohésion nationale : L'idée que l'unité nationale passe par une meilleure répartition des ressources financières soulève des questions sur l'équité économique et sociale au Cameroun.

Appel au fédéralisme : La proposition d'un État fédéral comme solution aux problèmes de répartition des ressources relance le débat sur la structure politique du pays.

Ces propos interviennent dans un contexte politique et économique tendu au Cameroun, où les questions de gouvernance, de répartition des ressources et de structure de l'État sont au cœur des débats.


Il est probable que ces déclarations susciteront des réactions variées :

- Les partisans du gouvernement pourraient les considérer comme une critique injustifiée du système en place.
- Les mouvements d'opposition pourraient y voir une validation de leurs revendications pour une réforme profonde de l'État.
- Les défenseurs du fédéralisme pourraient s'appuyer sur ces propos pour renforcer leurs arguments.


Les déclarations de Dieudonné Essomba alimentent un débat crucial sur l'avenir politique et économique du Cameroun. Elles mettent en lumière des questions fondamentales sur la structure de l'État, la répartition des ressources et la notion même d'unité nationale. Que l'on soit d'accord ou non avec ses propos, ils contribuent à une réflexion nécessaire sur les moyens de construire un Cameroun plus équitable et unifié.