Au Cameroun, les salles de classe des établissements anglophones restent quasiment vides. Plusieurs syndicats appellent à la poursuite des opérations "villes mortes" pour protester contre le pouvoir central, francophone. Reportage.
Le mot d?ordre du gouvernement camerounais, qui avait appelé à la reprise des cours, est resté lettre morte au lycée de Tiko, dans l’ouest du pays. Seule une cinquantaine d’élèves sur 2 700 sont venus en cours, ont constaté les envoyés spéciaux de France 24, Marcel Amoko et Zigoto Tchaya.
Leur reportage montre que l’opération "villes mortes" lancée par plusieurs organisations de la société civile anglophone rencontre un large écho. La présence de policiers en civil aux abords de l’établissement pour protéger les élèves et professeurs n’aura pas suffi à mettre fin au mouvement de grève.
Depuis novembre, la minorité anglophone du Cameroun - environ 20 % de la population totale du pays estimée à 22 millions d'habitants - manifeste contre le pouvoir central, s'estimant marginalisée. Les modérés exigent le retour au fédéralisme, alors que des radicaux prônent la partition du pays. Yaoundé n'est favorable à aucune de ces options.