Actualités of Friday, 3 June 2022

Source: www.camerounweb.com

Dikolo : ‘l'État est libre de céder ses terres à qui il veut’

Georges Gilbert BAONGLA  était sur ABK Radio Georges Gilbert BAONGLA était sur ABK Radio

Georges Gilbert BAONGLA a provoqué la colère de la communauté Sawa après son passage sur les ondes d’ABK Radio. L’homme politique qui se présente comme le fils ainé de Paul Biya persiste et signe ; Dikolo est un domaine de l’Etat et le gouvernement est libre d’en faire ce qu’il veut. Ces propos choquent les populations de cette localité qui se retrouvent à belle étoile depuis le 14 mai 2022 après un violent et humiliant déguerpissement.

« Concernant l'affaire Dikolo, il y a de l'imposture sociale. Nous sommes dans une république où il y a des gens qui se sont associés pour spolier le patrimoine public (…) Dikolo fait partie des réserves foncières de l'État et personne ne peut me contredire (…) Le parc étatique ne se discute pas. L'État est libre de céder ses terres à qui il veut », a-t-il déclaré.

Georges Gilbert Baongla donne des exemples surprenants de spoliations des biens de l’Etat et promets des enquêtes même après la mort de Paul Biya.
« Je connais un ministre qui a écrit une lettre pour demander qu'on donne 42 hectares à un individu et on veut qu'on laisse ça ? Voilà le Cameroun qu'on veut nous laisser (…) Après Biya le Cameroun va continuer et nous avons des archives. ils vont payer », poursuit-il.

Convention secrète

L’un des griefs portés contre le promoteur de l’hôtel Hilton responsable des démolitions à Dikolo est l’absence d’entente préalable avec les populations locales. Et pourtant une convention portant aménagement et accompagnement social à Dikolo a été signée par le chef supérieur du canton Bell et la société Immigration and Business Canada Sarl le 24 avril 2022.

Le document stipule que le promoteur accepte et s'engage à verser à toutes les populations concernées par l’expropriation, un accompagnement financier représentant l'équivalent de 12 mois de loyers fixés forfaitairement selon le tableau prévu à l'annexe 1. Il est à noter que les frais y relatifs seront versés de moitié dans les 48 heures de la signature de la présente tel qu'indiqué et le solde 60 jours à compter de la signature".

Les populations expropriées bénéficieront également "des frais de déménagement et de démobilisation dont le montant sera déterminé forfaitairement selon les modalités prévues en annexe 2." Les populations qui auront bénéficié de ce financement s'engagent selon les termes de la convention " à libérer et à démobiliser le site dans les 15 jours sans aucune forme de procès. En cas de retard ou de refus de libérer dans le délai convenu, ces derniers reconnaissent qu'ils s'exposent à leur déguerpissement à tout moment et à leur frais sans préjudice de poursuite.

Pour faciliter la relocalisation des population expropriées, le promoteur s'engage à « accompagner la chefferie et les populations dans la recherche et l'attribution de terres compensatrices sur le domaine privé de l'Etat ou sur le domaine national aux alentours géographiques proches de la langue douala pour éviter de déculturer les populations et de les éloigner de leurs terroirs naturels.»