De nombreuses personnes ont pris d’assaut les centres de distribution des moustiquaires. Les demandeurs font face à des difficultés énormes.
La scène est impressionnante, celle de dizaines d’individus alignés devant un centre de distribution. La file est longue et interminable. Hommes, femmes et enfants sont présents dès 6 heures. Jusqu’à 17 heures ils attendent d’être reçus par les agents distributeurs. L’attente est longue sous un soleil de plomb.
La remise des moustiquaires est effectuée différemment cette année. Les agents distributeurs ne s’installent plus dans les Chefferies traditionnelles et de quartier. Des domiciles privés sont mis à contribution par le Ministère de la Santé (Minsante). Les Chefs ont été écartés après moult plaintes des populations. Nombre de personnes pourtant enregistrées n’obtenaient pas satisfaction par le passé. Toutefois la nouvelle formule n’est pas un franc succès.
Outre les intempéries auxquelles sont soumis les bénéficiaires, il faut faire face à l’incivisme des populations. Difficile de garder sa place dans cette cohue. Ils sont nombreux, les infiltrés. A ce petit jeu aucun genre n’est à indexer. Hommes et femmes s’y mettent indifféremment. Ceci donne lieu à des plaintes, engueulades, bousculades, et menaces de tous genres. A cette allure la distribution est effectuée à un rythme lent. Difficile de songer à un retour rapide à son domicile.
L’attitude des agents distributeurs n’est pas pour améliorer la situation. Ces derniers se rendent coupables de tribalisme et de favoritisme. L’un d’eux a même tenu ces propos choquants à l’endroit d’un habitant du quartier messamendongo : pourquoi t’es-tu mis dans le rang ? je suis pourtant là. Et d’ajouter à l’adresse de son collègue : voici l’un de mes grands frères du quartier.
Dans ces conditions de nombreuses personnes ont réussi le tour de force de ne passer que peu de minutes dans les pôles de distribution. Une telle prouesse est irréalisable en réalité au vu du nombre de personnes présentes. De tels actes sont fréquents depuis le lancement de l’opération de distribution des moustiquaires.
Une autre tare est observable sur le terrain. Elle est le fait non pas des agents distributeurs, ni des populations. Elle relève de la politique mise sur pied par le Ministère de la Santé. Elle tient de la répartiton géographique des pôles de distribution.
Plusieurs quartiers de la ville ont été inscrits dans le même pole de distribution, sans considération aucune de leur éloignement les uns des autres. Ce sont les populations qui en pâtissent. Elles doivent souvent retrouver les centres de distribution dans des quartiers parfois inconnus. Ladite situation est l’une des causes principales du chahut observé dans les centres de distribution.