Le président Paul Biya lors de son dernier discours à la Nation à l’orée de la nouvelle année 2023, annonçait qu’il est incontestable que l’offre de soins s’est nettement améliorée au cours de l’année 2022.
Il a indiqué particulièrement que le Centre Hospitalier Régional et l’Hôpital Général de Garoua ont été inaugurés et mis en service.
« Grâce au relèvement de l’infrastructure et du plateau technique de plusieurs formations sanitaires, notre pays est désormais capable d’offrir des soins de qualité dans des domaines particulièrement pointus, tels que la chirurgie cardiaque ou la transplantation rénale, pour ne citer que ceux-là. J’ai demandé au Gouvernement de poursuivre les efforts engagés dans ce secteur, en mettant en œuvre un vaste plan de renforcement du plateau technique et des capacités du personnel des hôpitaux sur l’ensemble du pays », a indiqué le Chef de l’Etat lors de son discours.
Mais l’avis de Paul Biya n’est pas partagé. Docteur BONNY Aimé va à l’encontre de ses déclarations. Dans une analyse titrée ‘LA MORTALITÉ EVITABLE ET LE SOUS-DÉVELOPPEMENT : que nous enseigne le discours présidentiel ?’, le Docteur Bonny indique qu’il y a « une notion en santé publique qu’on appelle ‘Preventable mortality’. »
« C'est la mortalité évitable, due à certains facteurs extrinsèques tels le manque de moyens pourtant disponibles (si volonté de gestion), la négligence, la mauvaise conduite du personnel soignant, l'indisponibilité de ressources pourtant accessibles, etc. », dit-il.
« Le taux de la *mortalité évitable* est d'autant plus important qu'on est dans un système de santé (et de gouvernance en général) défaillant. Certes on meurt dans tous les pays pour fautes médicales, mais on meurt davantage de "healthcare mysconduction" dans les pays mal gouvernés. Le Cameroun est mal classé dans cette rubrique des indicateurs de santé, selon l'OMS », rappelle-t-il.
Le taux important de *Preventable mortality* au Cameroun fait dire que « l'hôpital camerounais n'est pas fait pour soigner, mais on peut s'y soigner si on est chanceux », a conclu Docteur BONNY Aimé.