Une affaire de malversations financières secoue actuellement les couloirs du pouvoir au Cameroun. Selon une correspondance datée du 28 septembre que le magazine Jeune Afrique a pu consulter, le président du comité ad hoc chargé d'évaluer la situation administrative et financière de l'Assemblée nationale, Théophile Baoro, a demandé des éclaircissements au caissier concernant les exercices financiers de 2022 et 2023, à la suite de la disparition de près de 3 milliards de francs CFA dans les comptes de l'institution. Une source proche du dossier a confié à Jeune Afrique que "cet audit va toucher plusieurs proches du PAN" (Président de l'Assemblée Nationale).

Les questeurs de l'Assemblée nationale ont dans leur ligne de mire le caissier de l'Assemblée, l'agent comptable, ainsi que le directeur de cabinet du président de l'Assemblée nationale. La situation s'est envenimée, et les chefs traditionnels de la région de Tokombéré, où Cavayé Yeguié Djibril est originaire, ont plaidé pour que les ressortissants de leur région ne soient pas inquiétés si l'audit mené par le comité ad hoc révélait qu'ils sont impliqués dans des malversations financières. Ils craignent que cela jette une "très mauvaise image du département".

Ce 10 octobre, le président de l'Assemblée Nationale, Cavayé Yeguié Djibril, est rentré à Yaoundé avec le rapport d'audit des questeurs, qui lui avait été remis la veille. Il lui incombe désormais la tâche de préparer la prochaine session parlementaire. Cependant, cette situation risque de brouiller une fois de plus la frontière entre la politique et les traditions.

L'affaire des malversations financières à l'Assemblée nationale suscite de vives inquiétudes et remet en question la transparence et la responsabilité financière au sein de l'institution. La suite des événements sera suivie de près, notamment en ce qui concerne d'éventuelles sanctions à l'encontre des personnes impliquées dans ces malversations financières.