Philemon Yang, premier ministre, chef du gouvernement rappelle à l’ordre et rafraichit la mémoire des membres du gouvernement, des chefs des missions diplomatiques, des Directeurs Généraux des entreprises publiques et autres collaborateurs sur les textes en vigueur en matière de gestion des documents confidentiels de l’Etat.
Les secrets sont dehors et le gouvernement camerounais gère le pays dans la rue ! Le dire n’est pas exagéré quand on compte le nombre de documents confidentiels ou classés top secret qui se retrouvent sur la place publique depuis ces derniers temps.
Les demandes d’explication adressées aux hauts commis de l’Etat, les lettres circulaires entre départements ministériels, les convocations des personnalités au SED ou au Tribunal criminel spécial, les interdictions de sortir du territoire national, les messages-portés sur les mesures de sécurité et de défense dans la lutte contre le terrorisme sont entre autres documents officiels qui quittent désormais facilement les réseaux officiels pour se retrouver dans les réseaux sociaux.
Pour mettre un terme à cette divulgation répréhensible et en attendant la finalisation des plates formes et chartes de gestion des données de l’Etat, le premier ministre chef du gouvernement a adressé les prescriptions ci-dessous au vice premier ministre, aux ministres d’Etat, aux ministres, aux ministres délégués, aux secrétaires d’Etat , aux chefs de missions diplomatiques, aux chefs de circonscriptions administratives, aux chefs des exécutifs des collectivités territoriales décentralisées et aux directeurs généraux des établissements et entreprises publiques.
Substance texte PM relatif à la divulgation des documents confidentiels sur réseaux sociaux
Au vice premier ministre, aux ministres d’Etat, aux ministres, aux ministres délégués, aux secrétaires d’Etat, aux chefs de missions diplomatiques, aux chefs de circonscriptions administratives, aux chefs des exécutifs des collectivités territoriales décentralisées et aux directeurs généraux des établissements et entreprises publiques, le Premier ministre, chef du gouvernement écrit :
« Il m’a été donné de constater qu’au mépris des lois et règlements en vigueur, les documents et informations confidentielles des institutions de l’Etat et des organismes des secteurs publics, sont régulièrement divulgués au près d’un public non autorisé,
Ce phénomène prend de l’ampleur à la faveur de la vulgarisation d’internet et de ses dérivés et de l’apparition de nouveaux outils de la communication électronique, qui accentuent la propagation des informations.
C’est ainsi que l’on observe la diffusion récurrente, notamment sur les réseaux sociaux, ou d’autres moyens de communication de masse, des documents présentant un caractère sensible et souvent revêtu de la mention confidentielle, secret ou très secret selon le cas.
Il en est également de la diffusion des informations relatives aux opérations menées dans le domaine de la sécurité et de la défense, et aux procédures pendantes devant les juridictions. Au-delà du fait que ces pratiques répréhensibles sont de natures à compromettre l’efficacité de l’action publique, elle constitue également des atteintes graves à la sûreté de l’Etat de plus en plus en proie à des menaces sécuritaires multiformes.
Aussi, afin de mettre un terme à cette situation, et en attendant la finalisation des plates formes et chartes de gestion des données de l’Etat, le premier ministre demande de dorénavant :
Premièrement, aux destinataires de cette circulaire, de s’assurer mieux que par le passé, du respect de l’obligation de discrétion professionnelle, incombant aux agents publics placés sous leurs responsabilités tel que consacré par le statut général de la Fonction publique.
Deuxièmement, de veiller au respect scrupuleux des textes en vigueur en matière de gestion des documents confidentiels de l’Etat, en particulier des dispositions de l’instruction numéro 13 du 06 août 1968, sur la protection du secret en ce qui concerne notamment la manipulation, la détention ou la diffusion et la conservation des documents secrets, informations à caractère secret ou confidentiel.
Troisièmement, traduire systématiquement devant les instances disciplinaires compétentes, les agents publics présumés coupables de violation de l’obligation de discrétion professionnelle.
Quatrièmement, de n’affecter à la chaine de gestion du courrier de leurs services, que des personnes justifiant d’une probité indiscutable.
Et cinquièmement, de mettre en place en liaison avec les organismes publics compétents, à l’instar de l’agence national de technologie et de l’information (Antic), et du centre national de développement de l’informatique (Cenadi), des canaux de communication électroniques sécurisés, pour les transactions électroniques de l’administration.
Le Premier ministre attache le plus grand prix à l’application rigoureuse des présentes prescriptions, dont les destinataires voudraient bien assurer la large diffusion auprès de leurs collaborateurs.
Signé le premier ministre, chef du gouvernement