Actualités of Monday, 16 May 2022

Source: Le Messager du 16-5-2022

Don de Patrice Motsepe : les 116 millions offerts aux musulmans introuvables

Les organisations musulmanes sont en colère Les organisations musulmanes sont en colère

Le président de la Confédération africaine de football avait offert environ 116 millions Fcfa à la communauté musulmane nationale après un geste similaire aux chrétiens quelques jours plus tôt. Depuis lors, aucun kopeck n’est parvenu chez les supposés bénéficiaires musulmans.

Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football (Caf) devrait-il aujourd’hui regretter son acte de générosité́, pour avoir fait don à la communauté musulmane nationale, d’un montant de 200 mille dollars, à peu près 116 millions Fcfa ? La question se pose avec acuité !

Cette magnanimité provoquée par la sollicitude du Dr Moubarak Mbombo Ibrahim, président de l’Union islamique du Cameroun (Uic), lequel, en date du 29 janvier appréciait via une correspondance, le geste de cœur que le président Motsepe avait fait aux chrétiens camerounais et demandait, sans vergogne, la part de la communauté musulmane nationale. Le 4 février 2022, la manne de Motsepe tombait dans l’escarcelle de la communauté musulmane.

Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) d’alors, Seidou Mbombo Njoya Nchouwat, en qualité d’intermédiaire, s’est refusé de se mêler à la gestion de ce fonds. Il s’est défaussé sur son ami Coordonnateur du Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (Cidimuc), Dr Moussa Oumarou. Ce dernier convoque les présidents des associations, des dignitaires, des imams à l’hôtel Djeuga Palace le 16 février 2022, pour dévoiler la liste des bénéficiaires et les différents montants alloués.

Sur la grille de répartition ainsi que les critères d’éligibilité, motus et bouche cousue! Pour couronner l’imposture, une cérémonie de remise symbolique du don du président Motsepe s’est déroulée à la mosquée centrale de la briqueterie à Yaoundé en présence du secrétaire général adjoint N°2 de la présidence de la République, Hamadou Moustapha en présence de l’imam central, sieur Saminou.

Courroux exacerbé des dignitaires

Dès lors, les supposés bénéficiaires rongent leur frein. Aux dernières nouvelles, certaines associations pourtant éligibles à cette manne, n’ont pas toujours palpé le moindre kopeck. C’est l’indignation quasi collective ! C’est le cas de l’Association solidaire pour la vocation islamique du Cameroun (Assovic) de son éminence Fessal Mounir Nsangou Mohamed. Pour ce dernier, «en réalité, les dés avaient été pipés dès le départ en confiant la gestion et la répartition de ce don entre les mains du coordonnateur du Cidimuc qui n’est qu’une association légalisée dans le département du Mfoundi.

Alors que formellement, la communauté musulmane du Cameroun repose sur trois entités justifiant d’un agrément décrété d’utilité publique par le président de la République. Il s’agit de l’Association culturelle islamique du Cameroun (Acic) présidée par Idi Mama dont le décret date de 1988, de l’Union islamique du Cameroun (Uic) pilotée par le grand Imam Mbombo Ibrahim Moubarak avec un agrément remontant à 1992 enfin l’Assovic que je préside avec un agrément de 1992»

Bien plus, selon le Guide juridique des associations qui dispose en son article 11, que «hormis les associations reconnues d’utilité publique, aucune association déclarée ne peut recevoir ni subventions des personnes publiques, ni dons et legs des personnes privées».

Cette disposition juridique explique en clair l’ire et le cour- roux exacerbé de nombre de dignitaires et présidents de structures associatives réputées d’utilité publique qui devraient être habilitées à bénéficier et à repartir untel don. Une certaine mafia s’en est accaparée.

A ce jour, personne n’est passée à la caisse. Le don de Motsepe vient pour ainsi dire semer la discorde et agrandir le fossé abyssal des divisions ayant pignon sur rue au sein de l’ensemble de la communauté musulmane nationale. En guise des sujets qui créent le désaccord, sur lesquels le chignon se crêpe, le curseur est pointé sur la gestion alambiquée du Hadj, le management tatillon du Croissant lunaire et autres.

Toutes choses étant égales par ailleurs, Seidou Mbombo Njoya qui a été on ne peut plus clair avec le Grand reporter du Messager invite à plus de patience. «Un peu de patience, je sais que la fondation du président Motsepe travaille dessus avec les dignitaires de la communauté musulmane nationale. Les choses se mettent en place. Les bénéficiaires vont bientôt recevoir leurs dus. Il s’agit d’une importante transaction à mener en plus…»