Le Minader, Essimi Menye vient de présider à Maroua la réunion-bilan de la première phase de distribution de l’aide présidentielle aux populations menacées par la famine.
Trois semaines : c’est le délai qu’a prescrit le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) aux membres du Comité régional de gestion de crise alimentaire de l’Extrême-Nord pour boucler la dernière phase de distribution de l’aide alimentaire spéciale du chef de l’Etat aux populations sinistrées de l’Extrême-Nord.
Venu à Maroua pour faire le bilan de la première phase de cette opération, Essimi Menye voudrait ainsi éviter que la saison des pluies ne plombe le travail d’acheminement des vivres dans les zones les plus reculées de la région.
Au cours des travaux de la session du Comité régional de gestion de crise alimentaire de l’Extrême-Nord, le Minader s’est fait présenter par le gouverneur et les préfets des départements concernés le bilan de distribution de l’aide présidentielle aux populations menacées par la famine du fait des exactions de la secte terroriste Boko Haram et des aléas climatiques.
Selon Midjiyawa Bakari, si les denrées ont pu être acheminées dans la plupart des zones sinistrées, l’accès dans certaines localités reculées du Logone et Chari et l’inflation pratiquée sur certains produits ont émaillé cette première phase.
Dans les départements du Logone et Chari, du Mayo-Sava et du Mayo-Tsanaga, les autorités administratives ont été confrontées à l’insuffisance des moyens pour l’acheminement de l’aide dans les zones d’accès difficile.
Les grands fournisseurs (Maiscam, Office céréalier, Crédit du Sahel, Semry et Sodecoton) ont émis des préoccupations quant au règlement des factures de leurs premières livraisons. Une crainte que le Minader a vite apaisée en indiquant que des dispositions ont été prises au ministère des Finances pour la liquidation de ces factures en temps réel.
Essimi Menye a aussi demandé qu’il soit installé à Maroua un grand magasin de vente du riz de la Semry afin de mettre fin aux pratiques spéculatives sur cette denrée.
Le don spécial alimentaire du chef de l’Etat concerne principalement les populations des départements du Mayo-Tsanaga, du Mayo-Sava et du Logone et Chari. Dans ces unités administratives frontalières au Nigeria, plus de 140 000 ménages sont affectés par les atrocités de la secte terroriste Boko Haram.
Dans la plupart de ces localités, hommes, femmes et enfants, fuyant ou victimes des attaques des djihadistes, ont abandonné biens, maisons, récoltes et champs pour se retrouver en errance dans les autres localités du pays. Dans les villes intérieures, des familles d’accueil ont épuisé leurs réserves de vivres pour nourrir leurs hôtes.
Cette situation de détresse a touché la sensibilité du chef de l’Etat qui a instruit le gouvernement à prendre des mesures idoines pour soulager les souffrances de ces populations menacées par la famine.
L’opération dont le coup d’envoi a été donné en mars dernier à Maroua concerne, outre la distribution des produits vivriers et des denrées de première nécessité aux populations sinistrées, le renforcement des capacités de production des agriculteurs à travers l’acquisition de certains outils de production.
Les éleveurs ne sont pas oubliés dans ces actions présidentielles. Outre l’acquisition des tourteaux auprès de la Sodecoton pour l’alimentation du bétail, une campagne spéciale de vaccination (du bétail) est organisée dans la région.