• Jeune Afrique avait annoncé en exclusivité le choix de Rigobert Song
• Le confrère revient avec des détails
• La partie a été rude pour Samuel Eto’o
Il y a quelques jours, c’est le Magazine Jeune Afrique qui avait révélé en exclusivité la volonté de Samuel Eto’o d’imposer Rigobert Song comme le sélectionneur des Lions Indomptables. Cette information s’est avérée quelques jours après, malgré des doutes. Seulement, pour impose son ancien coéquipier, Samuel Eto’o a dû faire la guerre à son ministre de tutelle. Jeune Afrique nous livre dans un article bien détaillé et fouillé, les coulisses de cette guerre.
« Contre l’avis du ministre Narcisse Mouelle Kombi, le président de la Fécafoot a obtenu le remplacement du sélectionneur des Lions indomptables Toni Conceiçao par son ex-coéquipier. Un pari osé avant la rencontre avec l’Algérie, cruciale pour accéder à la Coupe du monde.Toni Conceiçao avait très vite compris que Samuel Eto’o ne serait pas son plus fidèle allié. Le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) n’a jamais été un fan de la première heure du technicien portugais, nommé en septembre 2019 pour succéder au Néerlandais Clarence Seedorf, que l’ancien international avait largement contribué à installer sur le banc des Lions Indomptables, un an plus tôt », souligne Jeune Afrique.
« Le 18 février dernier, Jeune Afrique révèle le nom de celui que Samuel Eto’o, bien décidé à tourner la page Conceiçao, compte nommer à sa place sur le banc des Lions : Rigobert Song. Le patron de la Fecafoot avait prévu d’en faire l’annonce ce jour-là, mais reporte finalement de quelques jours l’officialisation. La confirmation viendra dix jours plus tard, le 28 février, par le biais d’un communiqué de l’instance du football camerounais. Rigobert Song, nommé sélectionneur-manager de l’équipe nationale, a pour adjoint le Français Sébastien Migné, ancien sélectionneur du Congo, du Kenya et de la Guinée équatoriale », rappelle le confrère
« Pourquoi un tel délai ? Parce qu’en coulisses, c’est une lutte acharnée qui s’est jouée entre le patron de la Fecafoot et le ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi. Ce dernier était à l’origine de la venue de Conceiçao à la tête de la sélection. Et il l’avait soutenu face aux critiques dont il était la cible – notamment le fait que le coach, payé 50 000 euros par mois par l’État, ne parle ni le français ni l’anglais. Malgré le résultat du Cameroun à la CAN, jugé décevant par certains, il avait continué à plaider pour que le Portugais soit maintenu à son poste. Son argument : changer de sélectionneur quelques semaines avant une échéance aussi importante que le match de barrage face à l’Algérie, fin mars, serait trop risqué.Le ton monte alors entre Samuel Eto’o et Narcisse Mouelle Kombi. Le 14 février, le président de la fédération se fend d’un communiqué insistant sur le fait que « la gestion administrative, sportive et technique des équipes nationales de football relève de la compétence de la Fecafoot ». Et, par conséquent, que « la réflexion sur le maintien ou la résiliation du contrat de l’entraîneur de la sélection nationale [est] toujours en cours ». Dans ce contexte de tensions, la publication de l’article de Jeune Afrique, le 18 février, met le feu aux poudres », précise Jeune Afrique dans son article.
Jeune Afrique poursuit dans son article que deux jours plus tard, le secrétaire général du ministère de la Communication, Félix Zogo, se livre à une charge en règle contre Samuel Eto’o. « La Fecafoot est au-dessus de ce que représente Samuel Eto’o. Il a entre les mains un objet qu’il ne représente pas (…). Il n’a rien compris aux enjeux de la gestion du football, et tout ce à quoi il a touché depuis sa sortie des terrains s’est soldé par un échec », tance-t-il devant les caméras de Vision 4, une chaîne détenue par l’homme d’affaires – et de médias – Amougou Belinga. Samuel Eto’o « n’a rien compris, il n’est pas à sa place », martèle encore Zogo, qui s’attaque alors également au bilan de Rigobert Song, jusque-là sélectionneur des moins de 23 ans camerounais après avoir dirigé l’équipe A.
« Malgré la violence de la charge, Samuel Eto’o garde le silence. En public en tout cas. Dans les jours qui suivent, il s’emploie à obtenir les soutiens – y compris au plus haut niveau de l’État – qui vont lui permettre, quelques jours plus tard, de mettre son plan à exécution. « Au Cameroun, aucun sélectionneur n’est nommé ou limogé sans l’accord de Paul Biya, assure un ancien joueur camerounais, sous couvert d’anonymat. La sélection nationale est une chose bien trop importante ici pour qu’une telle décision soit prise sans le visa du palais présidentiel. » Eto’o aurait notamment bénéficié du soutien de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence », chute Jeune Afrique.