Selon les révélations de Jeune Afrique, la sanction infligée à Samuel Eto'o par la Confédération africaine de football (CAF) le 4 juillet 2024 est déjà contestée. Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a été condamné à une amende de 185 000 euros pour avoir enfreint les statuts de la CAF en matière d'éthique, mais n'a pas été sanctionné pour les soupçons de matchs truqués, faute de « preuves suffisantes ».
Cependant, 66 plaignants, dont la Ligue de football professionnel, présidée par le général Pierre Semengue, et plusieurs membres de la Fecafoot, ont décidé de faire appel de cette décision. Ils ont constitué un collectif et sollicité les services du cabinet d'avocats londonien Morgan Sports Law pour défendre leurs intérêts.
Les plaignants estiment que la décision du jury disciplinaire de la CAF n'est pas justifiée et qu'elle ne leur permet pas encore de rédiger leur mémoire d'appel. Ils ont donc demandé à l'instance de leur fournir les motivations de sa décision. En l'absence de réponse, ils considéreront qu'il s'agit d'un déni de justice et saisiront le Tribunal arbitral du sport (TAS) situé à Lausanne.
De leur côté, les avocats de Samuel Eto'o ont annoncé que leur client envisageait également de faire appel de la sanction, en arguant que « la CAF ne dispose ni d'un code, ni d'une commission d'éthique, ce qui remet en cause la légitimité de sa décision ».
Cette affaire remonte à juillet 2023, lorsque Samuel Eto'o a été accusé par des parties prenantes du football camerounais d'avoir « truqué » des rencontres et violé les principes d'éthique et d'intégrité. La CAF avait alors ouvert une enquête et reçu « des déclarations écrites de plusieurs acteurs du football local ».
La première déclaration évoquait la signature d'un contrat d'ambassadeur pour la société de paris sportifs 1XBet, en échange d'une rémunération. La seconde était relative à des soupçons de matchs truqués. Les plaignants avaient fourni à la CAF l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Samuel Eto'o et Valentine Nkwain, président du club Victoria United, qui évoluait alors en Ligue 2. Les deux hommes auraient évoqué l'accession de Victoria United en Ligue 1 avant la fin du championnat, ce qu'ils ont toujours nié.
L'affaire continue donc et le football camerounais est toujours secoué par cette affaire de manipulation de matchs. La décision de la CAF sera-t-elle confirmée ou infirmée en appel ? Les prochaines semaines devraient apporter des réponses à ces questions.