•La télévision Equinoxe télévision a été rappelée à l’ordre
•La directrice du réseau des droits de l’homme vient d’être convoquée par la police
•Un climat de terreur que veut imposer Paul Atanga Nji
Les défenseurs des droits de l’homme et les télévisions sont menacées dans le Littoral. Hier Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, Gouverneur de la région du Littoral, a adressé une sérieuse mise en garde à Séverin Tchounkeu, promoteur de la chaine de télévision Equinoxe Tv.
Dans son courrier adressé au patron d’Equinoxe Tv, le gouverneur de la région du Littoral évoque la « ligne éditoriale outrageusement belliqueuse » d’Equinoxe Tv.
« À certaines de ces productions, elle s’active avec véhémence dans l’apologie de la violence et de la déstabilisation qui consiste à présenter ou à commenter des faits très souvent malicieusement déformés avec un cynisme déconcertant, en vu d’attiser les passions dans l’espoir de susciter une révolte contre les institutions républicaines », écrit le gouverneur Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.
« Lors de l’émission “Droit de réponse“ diffusée dimanche 28 février 2022, l’un de vos panélistes, au terme d’une analyse incongrue, a clairement appelé les parents d’élèves à rejoindre le mouvement d’humeur des enseignants, l’objectif étant d’obstruer les efforts du Gouvernement dans la recherche d’une issue heureuse à la crise », a poursuivi le gouverneur du Littoral dans son courrier.
Après cette menace à peine voilée adressée à Equinoxe télévision, on apprend ce matin que Maximilienne Ngo Mbe, la Directrice exécutive du Réseau de défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) est invitée à se présenter à la Direction de la police judiciaire, sous-direction de la police scientifique et de l'identité judiciaire, le 24 mars 2022 à Yaoundé à 11h. En effet, dans une lettre-convocation ayant fuité sur les réseaux sociaux, dont l'objet est "situation juridique du Redhac", il s'agit d'une enquête en cours dans cette sous-direction de la police scientifique et de l'identité judiciaire. "L'intéressée est informée, suivant les termes de cette lettre-convocation, de son droit de se faire assister par un conseil de son choix. L'avisons, par ailleurs, qu'en cas de défaillance de sa part, elle y sera contrainte par tout moyen de droit conformément aux dispositions de l'article 92(1) du code de procédure pénale".
Signalons que Maximilienne Chantal Ngo Mbe avait déjà reçu, par le passé, quatre lettre-convocations, en l'occurrence deux venant de la gendarmerie du Littoral et deux autres de la Direction de la police judiciaire. C'est toujours en rapport avec la situation juridique du Redhac. Pourtant, cette organisation de défenseurs des droits humains en Afrique centrale mène, allègrement, ses activités au Cameroun depuis 12 ans.
Pour certains observateurs, il s’agit d’un climat de terreur que veut imposer Paul Atanga Nji pour dissuader ceux qui pensent autrement et qui jouissent encore d’une certaine liberté.