Il s’agit d’une douzaine de familles installées selon les autorités, illégalement au quartier Mambanda à Bonaberi, dans l’arrondissement de Douala IVè. Elles ont reçu le 28 novembre 2015, une sommation du préfet du Wouri, leur enjoignant de quitter les lieux sous la huitaine sous peine d’être déguerpies manu militari le 5 décembre 2015.
Pour se faire entendre, les membres des familles concernées ont initié une manifestation hier, 2 décembre 2015. « Les membres de ces familles ont pris d’assaut très tôt dans matinée du mercredi 2 décembre 2015 et pendant toute la journée le carrefour Aladji, au quartier Mambanda pour crier leur ras-le- bol », écrit La Nouvelle Expression du 3 décembre.
Le journal précise que les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Non aux déguerpissements sans indemnisations», «M. le président de la République, sauve-nous», «Nous sommes contre la violence», «Ne détruisez pas nos maisons sans décret d’utilité publique».
Les familles sont opposées au déguerpissement pour plusieurs raison. La première, c’est leur longévité sur le site. « Certains sont installés sur le site querellé depuis 11 ans pour les uns, 14 ans et 15 ans pour les autres. Et même 25 ans et 30 ans pour d’autres encore. Par la diligence de la sous-préfecture de Douala 4ème, une première sommation leur avait été présentée le 23 mai 2015. A la suite de leur requête, le préfet du Wouri était intervenu pour leur dire que le déguerpissement sera précédé par une indemnisation », souligne le journal.
L’autre souci vient justement desdites indemnisations. Les concernés disent n’avoir pas reçu des compensations malgré les promesses du ministère des Domaines, du cadastre et des affaires foncières. Josiane Mbogning, l’une des riveraines, témoigne : «Nous ne comprenons donc pas pourquoi on veut nous faire partir samedi alors que nous n’avons pas été indemnisés. Nous avons appris qu’une brigade de gendarmerie sera édifiée sur le site où nous habitons. Nous ne sommes pas contre l'installation de la gendarmerie. Nous voulons juste que l'on nous indemnise avant de nous faire partir d’ici. C’est notre cri de cœur à l’endroit des autorités », dit-elle.
Pour l’heure, c’est le statuquo. La douzaine de familles ne savent pas si leur action va porter des fruits. Elles sont donc dans l’incertitude d’un déguerpissement à quelques jours seulement des fêtes de fin d’année.