On peut le dire: le délégué régional à la sûreté nationale du Littoral a évité un autre drame sanglant au corps des hommes en tenue, près de 72 heures après le double meurtre de gendarmes dans la région du Centre. Raymond Essogo est allé mercredi soir en catastrophe au commissariat du 8ème arrondissement de la ville de Douala, ramener à la raison le commissaire et son adjoint.
Les deux officiers s’étaient mis en tête d’en découdre avec leurs armes de service. L’un et l’autre se sont pointés leurs pistolets respectifs dessus avant que les autres policiers présents interviennent et appellent pour éteindre le feu Raymond Essogo et le commissaire central N°2 de la ville de Douala.
A l’origine de cet affrontement digne des films hollywoodiens, il y a un problème d’insubordination. Les choses se passent aux environs de 22 heures le mercredi 25 novembre 2015. L’adjoint au commissaire du 8ème refuse d’appliquer un ordre de son supérieur et le menace de son arme avant que celui-ci l’imite. La consigne concerne une militante de la section Rdpc de Wouri 5. Selon une source la dame était incarcérée pour avoir bourré les urnes au quartier Ndogsimbi lors du scrutin en rapport avec le renouvellement des organes de base du Rdpc, au profit du candidat soutenu par l’ancien maire de Douala 3ème, Oumarou Fadil.
Il aurait été ensuite question de la libérer, mais c’est cette perspective qui a semé la discorde entre les deux responsables du commissariat du 8ème arrondissement. Une demande d’explication a été adressée à l’adjoint au commissaire. Il est, apprend-t-on, menacé «de sanctions très graves» pour «insubordination» et «tentative de meurtre à l’endroit de son supérieur».