Le Haut-Commissariat des Réfugiés de la cité économique appelle les demandeurs d’asile à plus de responsabilité, d’autonomie et surtout de bon sens.Maurice Moussouravi, chef du Hcr/Douala, Martine Sandrine, Epouse Bias Mandonne, chef d’antenne du projet Adra/Un Hcr Dla, le Crs et le Fadec, des partenaires du Hcr se disent scandalisés.
Accusés par le Collectif des réfugiés de Douala de détournements des fonds destinés à la prise en charge de ces derniers, de suppression des assistances sanitaires et soutiens scolaires aux enfants réfugiés, les responsables du Hcr/Douala et leurs partenaires sus-évoqués, n’en reviennent pas. «Nous avons appris par un organe de presse que le collectif des réfugiés a adressé un mémorandum au Gouverneur de la région du Littoral. Or, nous n’avons jamais reçu copie d’un tel document. Cela ne relève pas du bon sens », déclare Maurice Moussouravi que La Nouvelle Expression a rencontré lundi le 23 novembre 2015 dans ses bureaux à proximité de l’école publique de Bali. Ses partenaires et lui réfutent les accusations du collectif des réfugiés de Douala. «Le mémorandum dont nous avons obtenu copie par le biais d’un organe de presse n’est pas signé et ne porte aucune date. Plus grave, dans le fond, on nous accuse des faits qui ne sont pas soutenus par des preuves…», soutiennent les accusés qui, à leur tour, pointent du doigt le président dudit collectif en la personne de «Kalema Ngongo Jean Louis, un réfugié de la République Démocratique du Congo. Ce n’est pas la première fois que ce réfugié rédige des correspondances dans lesquelles, il insulte les responsables du Hcr. Il a poussé le bouchon loin en agressant verbalement et physiquement le chef d’antenne de notre partenaire Adra. Est-ce une attitude responsable ça ? », s’interroge le chef du Hcr/Douala. Il dit avoir d’ailleurs contacté le concerné pour un dialogue. Malheureusement, jusqu’ici «le président du collectif des réfugiés n’a toujours pas apporté les preuves qui sous-tendent ces accusations et ces actes qui nuisent à l’ordre public ».
Au sujet de la prise en charge des réfugiés urbains tant aux niveaux sanitaire, social, juridique que sur le plan éducatif, le Haut-Commissariat dit pourtant tout faire pour leur garantir un bien-être. « Nous avons des programmes financés par des personnes de bonne volonté. A cause de la crise économique, notre budget a été réduit à 50%. Mais, cela ne nous empêche pas de prendre en charge à 100% les réfugiés très vulnérables et malades. Pour ceux dont la situation sanitaire est moindre, le réfugié contribue à 30% », explique Maurice Moussouravi. Ce n’est pas tout. Sur l’aspect de la scolarité : «nous accordons des bourses de 30 000 Fcfa pour les élèves réfugiés du primaire, 125 000 F payés en deux tranches pour les collégiens, 229 000 Fcfa pour les lycées par an bien sûr et 269 000 Fcfa pour l’enseignement technique. Nous faisons du peu que nous pouvons…».
Appel à plus d’autonomie
Nous apprenons que pour le compte de l’année scolaire 2015/2016, au niveau primaire, sur 471 demandes, 251 bénéficiaires réfugiés ont été soutenus ; 64 dossiers sur 94 au collège ont été acceptés ; 5 bourses ont été attribuées sur 9 demandeurs au lycée. « Les réfugiés doivent voir ces efforts. Nous n’avons pas d’argent. Sans compter que chaque fin du mois, quelques demandeurs d’asile oisifs viennent nous demander de l’argent, au lieu d’apprendre à se débrouiller et de cultiver ainsi l’esprit d’autonomie», indique le Hcr qui renchérit : « s’agissant de nos partenaires, il est bon de savoir que Adra s’occupe du secteur éducatif des réfugiés, du service communautaire et des actes de naissances. Crs est chargé du domaine de la santé et Fadec du secteur juridique, c’est lui qui va dans les prisons et les tribunaux pour s’enquérir de la situation des réfugiés. Alors comment le collectif des réfugiés peut-il demander la résiliation des contrats avec ces partenaires dont la décision ne relève même pas de mon niveau ? Où est le bon sens-là ? ».
Pour mémoire, La Nouvelle Expression a interrogé les responsables du Hcr/Douala à la suite d’un mémorandum parvenu au sein de sa rédaction et qui fait office des plaintes des réfugiés. Ceux-là qui ont écrit en début de ce mois : «la rédaction d’un mémorandum a été motivée d’une part par la prise unilatérale du Hcr/Douala de supprimer les assistances sanitaires à certains malades chroniques sans associer les médecins traitants de ces derniers, et aussi les assistances scolaires », fait-on savoir. «D’autre part, nous sommes contre les conventions avec les partenaires ci-haut relevés qui ne veulent pas le bien-être des réfugiés », réitèrent les demandeurs d’asile.