Maurice E., 78 ans, ancien forestier, a été pris de malaise mercredi à l'entame d'une entreprise intime avec Régine B., femme de 27 ans qu'il courtisait depuis 2021.
Le commissariat central nº3 a été saisi ce mercredi par le réceptionniste d'un établissement hôtelier situé à Bonendalè, par Bonabéri (Douala IV), pour ce qu'il convient d'appeler une urgence sanitaire. De fait, un client venu faire une << sieste >> en galante compagnie a été pris d'un malaise dans la chambre. L'alerte a d'ailleurs été donnée par la personne qui l'accompagnait, une jeune dame que la police a entendue. Jeune, et peut-être même très jeune, par rapport au client susmentionné. Régine B., commerçante à New Deido, où elle habite, a en effet 27 ans, et Maurice E., ancien forestier habitant Logpom, en a 78. D'après la dame, Maurice E. la poursuit de ses assiduités depuis trois ans: il est entré dans sa boutique un jour pour des achats, et est devenu depuis lors un client régulier, un soupirant opiniâtre et un généreux donateur. Régine B. déclare ainsi qu'elle recevait en moyenne deux cent mille francs par mois de Maurice E., en dépôts divers. Sans compter les pourboires systématiques après des achats à la boutique. Mais Régine repoussait toujours ses avances, arguant de leur grand écart d'âge.
Maurice E., marié à une sexagénaire traînant depuis dix ans les séquelles d'un Avc, a persisté dans son opération de conquête. En avril dernier, Régine B. perd une tante. Son dragueur lui envoie trois cent mille F pour le deuil. La jeune femme l'appelle pour le re- mercier, et l'ancien forestier lui dit qu'il ne tient qu'à elle d'en avoir plus. Régine a finalement décidé de céder ce mercredi. Elle a fermé la boutique à 11h et a retrouvé Maurice au volant de sa voiture au rond-point Deido. Direction, Bonabéri << Grand Hangar >>.
Dans un hôtel du coin, les tourtereaux mangent et boivent. Ils comptent passer à d'autres réjouissances sur place, mais Régine est reconnue par quelqu'un, ce qui la refroidit un peu. Maurice dit qu'il connaît un autre coin. Le couple prend la direction de Bonendalè. En chemin, Régine finit par noter que, de temps en temps, Maurice avale de petites rasades d'une fiole. Elle lui demande de quoi il s'agit. La réponse fuse comme un slogan: <<< C'est le PPPN: potion puissante de Papa Nyamè », du nom d'un naturopathe installé dans Douala V.
Parvenus à la nouvelle destination, Maurice et Régine prennent d'autres bières, puis une clé. L'incident surviendra peu après. Alors qu'il semble prêt à l'action, l'homme est pris de tremblements à la tête. Le reste du corps est raide et ses yeux rougissent. Maurice n'arrive plus à parler, mais son langage corporel est éloquent il va mal. Régine se rhabille en vitesse et fonce à la réception. Le préposé appelle un agent d'entretien et le frère du patron. Maurice E. est installé dans sa voiture pour l'hôpital, mais celle-ci ne démarre pas. Un taxi est requis, la police est saisie. En chemin, quelqu'un découvre dans ses effets qu'il est suivi dans une clinique à Makèpè. Maurice y est conduit. Le médecin qui le reçoit le reconnaît et appelle sa famille. Deux filles du patient vont de-mander à la police qu'il ne soit rien fait à Régine, invitée néanmoins à être garde-malade de son dragueur.