Actualités of Thursday, 14 April 2016

Source: cameroun24.net

Douala: Les fonctionnaires au tourne-dos

Une vendeuse de beignets Une vendeuse de beignets

Malgré les conditions d’hygiène qui laissent à désirer, ces restaurants dans lesquels on mange en plein air, sont de plus en plus sollicités par les agents de la fonction publique.

Il est environ 12 heures et trente minutes, ce mardi 12 avril 2016. Nous sommes à Bonanjo au quartier administratif. Le reporter de La Nouvelle Expression est frappé par la multitude des «tourne-dos» attirant plusieurs clients qui viennent y manger à leur faim, ou encore, étancher leur soif. Le décor est le même un peu partout.

Des tables, des bancs, des chaises, un comptoir ou un bar, et un rideau transparent pour protéger les clients des regards curieux des passants. A l'intérieur, le menu est varié. On y vend aussi les bâtons de manioc pour les clients qui aimeraient en consommer avec du poisson.

Cependant, il y a également des restaurants ordinaires qui pullulent le coin, mais ils ne sont pas à leur portée. «Lorsque tu vas dans les restaurants bien équipés on te vend un plat de nourriture à 2000Fcfa, c’est coûteux pour nous fonctionnaires », raconte Georges A.

Autre endroit, au lieu-dit grand-moulin, à Deido, le constat est le même. En fait, c’est un domicile qui, a été transformé en restaurant. Ici, on peut manger à son choix. Du Ndolè, sauté de haricot blanc, du poisson frit, de la viande de porc : le tout accompagné des plantains, du riz ou des bâtons de manioc et même de la patate douce. Là, les conditions d’hygiène sont souples. «C’est vrai que je n’ai pas le confort nécessaire pour mettre à l’aise mes clients qui, pour la plupart sont enseignants au lycée bilingue de Deido. Ils aiment bien mes plats», raconte une tenancière.

Les salaires insuffisants pour joindre les deux bouts

Malgré cet inconfort, ces employés de la fonction publique n’hésitent pas à fréquenter davantage ces tourne-dos. «Je suis obligé de transformer ce casier de bière en tabouret, afin de m’asseoir, car toutes les places sont occupées. Je n’ai pas de choix. Si je vais ailleurs je vais dépenser énormément pour un petit plat de nourriture», raconte un client. Ernestine Makamté, l’une des tenancières de ces restaurants, justifie cette bousculade des fonctionnaires par les prix pratiques.

«Au départ les plats de nourriture coûtaient 1000FCFA, parce que je me disais que nous sommes en ville. Mais je me suis rendue compte que je n’avais pas la clientèle. Mais quand j’ai baissé les prix, le nombre de clients a augmenté. Mes abonnés qui sont pour la plupart des fonctionnaires expliquent qu’ils n’ont pas un salaire considérable pour joindre les deux bouts.

Voilà pourquoi, on baisse les prix », explique-t-elle. La plupart des personnes qui fréquentent ces lieux, y viennent à cause de la médiocre somme à débourser pour se nourrir. 700Fcfa pour un plat de riz sauce tomate viande, 800Fcfa pour les plats contenant du poisson et 600 Fcfa pour les plats traditionnels.

En effet les prix des plats oscillent entre 500 francs et 1000 Fcfa. «Les fonctionnaires viennent beaucoup manger ici tous les jours parce que nous sommes moins chers et parce que nous faisons de bons mets», raconte une dame. Ces restaurants sont aussi pratiques et sans protocole.

De nombreux fonctionnaires qui ne peuvent se rendre dans les restaurants conventionnels faute de moyens, viennent donc dans ces lieux surtout qui sont aménagés tout près de leurs lieux de service.