La qualité en matière de construction est au centre de la rencontre ouverte lundi dans la capitale économique camerounaise.
Douala, la ville marquée par l’effondrement, dimanche dernier, d’un immeuble de trois étages accueille depuis lundi, 20 juin 2016, la 8ème édition des Journées africaines de la géotechnique.
La rencontre qui s’est ouverte sous la présidence du ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, ira jusqu’à vendredi 24 juin.
Plus de 200 experts sont donc réunis dans la métropole économique camerounaise autour du thème : « Géotechnique et émergence socio-économique des pays d’Afrique intertropicale ».
Selon le Mintp, qui représentait le Premier ministre lors de la cérémonie d’ouverture officielle, l’apport de la géotechnique - science dont le principal objet vise les études de sol pour la construction d’ouvrages - est primordial. Pour Emmanuel Nganou Djoumessi, il est nécessaire de « développer une véritable culture de la géotechnique pour éloigner les atteintes au patrimoine et à la vie humaine. »
L’objectif des échanges qui se tiennent à Douala est donc d’assurer l’adaptation des ouvrages au site, leur stabilité, afin de limiter les risques en maîtrisant la nature du sol et du sous-sol. « Nos routes doivent être plus durables. Nos ponts, nos immeubles doivent cesser de s’effondrer », s’est exclamé le Mintp.
De l’avis du président de l’Association africaine des laboratoires du bâtiment et des travaux publics (ALBTP), Amédé Kouakou, la dégradation précoce des ouvrages est liée à une mauvaise caractérisation des matériaux ou de mauvaises études géotechniques. Raison pour laquelle le Pr Ibrahima Khalil Cisse, président du Comité transnational des géotechniciens d’Afrique (CTGA) pense qu’il faut « tropicaliser la géotechnique » et non continuer de réaliser encore aujourd’hui des ouvrages (ponts, routes, bâtiments, barrages, etc.) « sur la base des référentiels conçus à l’étranger dans des contextes climatiques, technologiques, environnementaux qui sont vraiment différents ».