Après l’avoir abandonné pendant trois ans, l’accusant d’avoir tué leur mère, les enfants de Nathan E., décédé lundi, ont été empêchés par des voisins de prendre son corps.

Nathan Dominique E., ancien commis de l’Etat, a rendu l’âme ce lundi 11 juillet chez lui à Kotto Village (arrondissement de Douala V), à 72 ans. L’homme était rongé par une maladie qui l’a finalement emporté. Il était peut-être aussi rongé par la solitude et le sentiment d’abandon : veuf depuis trois ans, il avait vu ses cinq enfants lui tourner le dos, l’accusant d’avoir tué leur mère.

Des enfants dont la situation n’est pas des plus mauvaises, selon nos sources deux cadres d’entreprise à Douala, une cadre à Edéa, un fonctionnaire à Yaoundé et le cinquième établi en Europe.

Mais pour ses soins, papa Nathan dépendait surtout de la compassion des voisins. Pareil pour sa lessive et son alimentation. C’est d’ailleurs une dame venue lui apporter des prunes qui le découvre inerte sur son lit, un bras pendant dans le vide… Le frère cadet du défunt, habitant Souza (dans le Moungo), informé, arrive. Le temps de prendre des dispositions, deux fils du disparu, informés aussi, débarquent, dont l’un dans une grosse cylindrée. L’affaire prend alors une tournure surprenante.

Des jeunes du quartier les prennent à partie. Hors de question qu’ils touchent à la dépouille de ce père qu’ils ont abandonné ! On frôle la rixe. Quelqu’un sort de la maison une bassine de vêtements trempés, désormais puants pour être restés trop longtemps dans l’eau, et la présente aux deux fils comme preuve supplémentaire de ce qui leur est reproché. Finalement, la dépouille de papa Nathan sera emportée par son cadet, pour la morgue de l’hôpital de district de Deido.

Résignés, les fils du défunt se résolvent à quitter les lieux. Une autre surprise se produit. Alors qu’il avance vers sa voiture le fils aîné la voit prendre feu, comme en combustion spontanée. II y a même un bruit d’explosion. A côté du véhicule personne aucun suspect à indexer… Un riverain a conseillé à ces enfants d’inscrire une messe « pour demander pardon « à leur père.