Le parti aujourd’hui appelé UPC-Manidem se dit incapable d’exercer librement dans la ville de Douala à cause des interdictions des sous-préfectures. Ses responsables ont envoyé une lettre ouverte au ministre de la Justice, Laurent Esso.
Les militants de l’UPC-Manidem anciennement appelée UPC des fidèles ne cachent pas leur colère. Selon ces derniers, leur parti n’arrive plus à organiser des évènements dans la ville de Douala à cause du refus des autorités locales et administratives.
« Bien que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples ait demandé à l’Etat du Cameroun de laisser notre parti exercer librement et légalement sous le nom de l’UPC-Manidem ; de nous indemniser de tous les préjudices causés au moins depuis la loi sur les partis politiques de 90, de respecter la charte de l’Union africaine en particulier sur le point qui prescrit l’indépendance de la justice par rapport au pouvoir exécutif, ce n’est point le cas », fustige Albert Moutoudou, secrétaire général du parti dans une lettre adressée au nom de sa formation politique au Ministre de la Justice, Laurent Esso.
Dans cette correspondance, il fait référence à l’interdiction par le sous-préfet de Douala 2ème, Dr Bidja Didier d’une campagne d’informations à propos de la décision de la Cadhp prévue au quartier New-Bell le 29 juillet 2017. Et bien avant, celle de l’ancien sous-préfet de Douala 1er, Jean-Marc Ekoa Mbarga d’une manifestation à la Salle des fêtes d’Akwa le 29 avril.
Chaque fois, constate-t-il, les administrateurs « se refugient derrière le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) de qui, allèguent-ils, l’autorisation de nous laisser exercer librement nos activités est attendue, lequel Minatd se garde d’appliquer les conclusions de la Cadhp et de répondre à nos demandes d’audience, en comptant certainement que nous nous fatiguerons de nous-mêmes. Or le Minatd doit faire appliquer les ordonnances de 1992 et 1993 de la Chambre administrative de la Cour suprême », indique la lettre.
C’est en effet en novembre 2016 que la Commission africaine des Droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) a tranché l’affaire opposant l’UPC-Manidem à l’Etat du Cameroun. La plainte avait été déposée par le parti nationaliste en août 2012, sur la base de la violation des dispositions des articles 2, 3, 7, 10, 11, 13 et 26 de la Charte africaine. Une résolution que le parti présidé par Alexis Ndema présente comme une première victoire.
« Car au niveau administratif, nous avons été victimes du refus de tenir la moindre réunion, a fortiori le congrès, sur le plan judiciaire, nous faisons face à plusieurs procès imposés, au refus par l’Etat du Cameroun de reconnaitre la légalité de la structure de repli dénommée UPC-Manidem, malgré les injonctions de la Cour suprême du pays en 1993 », soutiennent les cadres du parti.
Tel que le rapporte le quotidien La Nouvelle Expression, édition du mercredi 13 septembre 2017, ils se plaignent aussi des arrestations et emprisonnements de plusieurs camarades, du refus des candidatures aux élections…