Actualités of Friday, 18 August 2023

Source: Le Messager

Douala: la Police saute sur des présidents de clubs

Image illustrative Image illustrative

Ils voulaient tenir une conférence de presse, hier jeudi 17 août 2023 à Krystal Palace Akwa-Douala.

La conférence de presse des présidents des clubs professionnels et de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) s’est muée en un déjeuner de presse. Hier, jeudi 17 août 2023, certains acteurs majeurs du football au Cameroun, en compagnie de la Lfpc, ont voulu édifier la presse sportive nationale et internationale, au lendemain de la publication par le tribunal arbitral du sport (Tas) des sentences de l’affaire TAS 2022/A/9277, relative à Guibai Gatama et consorts contre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). En rappel, Le Tas a fait droit aux prétentions de l’appelante en prononçant l’annulation de toutes les résolutions de l’Assemblée générale de la Fécafoot du 27 août 2022. A peine la mise en place terminée dans la salle dite Auditorium du Krystal Palace d’Akwa de Douala, alors que des journalistes investissent la salle, les caméras fixées sur l’estrade où six fauteuils étaient disposés, une Commissaire de police principale du Commissariat central N°1 de la ville de Douala, flanquée d’un inspecteur principal de Police, est rentrée, la mine serrée. «Vous ne pouvez pas tenir votre réunion. Elle n’a pas fait l’objet d’une déclaration au préalable». Suffisant pour mettre les nerfs de certains présidents de clubs à fleur de peau. Faustin Domkeu, vice-président de la Lfpc, capitaine Joseph Feutcheu, président de Djiko Fc de Bandjoun, essayent à leur corps défendant, de tempérer les ardeurs de leurs pairs, très courroucés à l’instar de Justin Tagouh, connu comme président de Bamboutos Fc de Mbouda, du représentant de l’équipe de Renaissance de Ngoumou et les autres responsables de clubs. Les esprits se surchauffent. Des commentaires fusent. Des attaques ad hominem lancées... «C’est Eto’o avec ses bras longs qui vous envoie ?» «Eto’o ira en prison…C’est fini, cette dictature » «Nous sommes des Camerounais, nous avons le droit de nous exprimer». Des vertes et des pas mures sont distillées. L’arrivée du Commissionnaire central N°1 de Douala, accompagné de plusieurs autres Commissaires et officiers de Police sur le théâtre des joutes verbales des présidents de clubs, manifestement en colère, débouchent sur un huis-clos entre les forces de maintien de l’ordre et les organisateurs de la conférence de presse. En chœur, ils dénoncent, à hue et à dia, une tentative de musèlement des acteurs du football, qui voulaient échanger avec des hommes et femmes des médias, triés sur le volet.

Réunions publiques


Sortis de ce conclave, la mine patibulaire des conférenciers, fait place à des visages plutôt, altiers. «La conférence de presse, ne se tiendra plus. Allons manger. Nous allons vous faire parvenir un communiqué de presse…». Lance le président Faustin Domkeu aux journalistes. Bon à savoir, outre la Lfpc représentée par son premier vice-président, les présidents d’Ums de Loum, Unisport de Bafang, Djiko Fc de Bandjoun, New Stars de Douala, Renaissance de Ngoumou, Panthère de Bagangté et Aigle Royal du Moungo devraient tour à tour prendre la parole selon le planning de passage, distribué aux médias. Un exercice qui n’aura pas finalement eu lieu. Visiblement, la conférence de presse n’était pas déclarée. A ce traité de chapitre, la Loi N°90/055 du 19 décembre 1990 fixant le régime de réunions et des manifestations publiques, chapitre 2 des dispositions générales axées sur les réunions publiques, dispose en son article 3 alinéa 1 que «les réunions publiques, quel qu’en soit l’objet, sont libres». L’alinéa 2 du même article 3, souligne que «toutefois, elles doivent faire l’objet d’une déclaration préalable». Comment des acteurs du sport-roi au Cameroun ont-ils ignoré cette pertinente disposition de la Loi dans leur volonté de vomir du venin sur le président de la Fecafoot et son comité exécutif ? Difficile de répondre…