• Le magistrat Jacques Elessa est mort

• Son bureau est mis sous scellés

• Les magistrats sont en colère

CamerounWeb vous le rapportait. Le décès du procureur de la République près du tribunal de première instance de Douala Bonandjo crée des tensions entre les magistrats. Comme la pratique le veut, le bureau du magistrat de 54 ans a été mis sous scellé ce jour par la police.

‘’La police a mis sous scellés ce matin du mercredi 23 février 2022 au palais de justice l’An 2000 au quartier Bonanjo, le bureau de Jacques Elessa, procureur de la République près du Tribunal de première instance de Douala – Bonanjo. Ce magistrat de 54 ans, affecté dans la capitale économique il y a moins de deux ans, est mort hier nuit des suites de courte maladie alors qu’il avait travaillé toute la journée’’, rapporte les confrères de Gazetti.

La colère des magistrats

La nouvelle au-delà d’attrister ses collègues les met en colère. Ils accusent le procureur général Foe de traumatiser les magistrats d’après les révélations de Boris Bertolt.

‘’ Selon plusieurs magistrats, Elessa Jacques serait décédé suite au stress, pressions et humiliations qu’il aurait subis de la part du procureur général FOE. L’on apprend à cet effet que la situation est actuellement très tendu e dans le corps de la magistrature à Douala où le procureur général FOE est accusé de s’accaparer des prérogatives et attributions des procureurs de la République en violation des règles de la subordination hiérarchique qui veut que le procureur de la République rende compte simplement au procureur général.’’, explique le lanceur d’alerte.

Les pressions et humiliations subies par Elessa Jacques qui ont conduit à sa mort ne sont pas des cas isolés selon Bertolt. La pratique se serait repandue dans tous le pays. Les procureurs de la République se voient humilier à longueur de journée par les procureurs généraux

‘’Aujourd’hui, les procureurs parmi lesquels Elessa Jacques de son vivant dénoncent le fait qu’ils ne peuvent plus travailler. FOE descend lui-même sur le terrain pour faire leur travail. Une attitude qui suscite de la colère et humiliations. A son époque Michel Ange Angoui procureur République à Douala avait refusé que Mme Tchouta, épouse Tchouta Moussa, s’ingère dans son travail. Il avait jugé cette pratique illégale. Or désormais sur toute l’étendue du territoire national, les procureurs généraux tendent à confisquer le travail des procureurs de la République pour contrôler le gombo.

Le procureur général FOE semble avoir poussé sa logique autoritaire très loin. Moukouri Missipo procureur de la République auprès du tribunal de grande instance à Douala a été entendu par un attaché au parquet général. Une situation vécue par ce haut magistrat comme une énième humiliation.

Selon plusieurs magistrats, Elessa Jacques aurait connu pire. Une réunion à la chancellerie est convoquée pour le 1er avril 2022. La réaction du ministre de la justice, Laurent Esso est attendue’’, déplore Boris Bertolt.