Actualités of Saturday, 22 July 2017

Source: cameroon-info.net

Douala: le Tribunal suspend le bureau élu de l’Eglise Evangélique

La juridiction veut éviter d’éventuels troubles à l’ordre public La juridiction veut éviter d’éventuels troubles à l’ordre public

La juridiction veut éviter d’éventuels troubles à l’ordre public.
Nouveau rebondissement dans la crise qui secoue l’Eglise évangélique du Cameroun (Eec) depuis le mois d’avril 2017. Le Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo a décidé le vendredi 21 juillet 2017 de suspendre le bureau que conduit le Révérend professeur Jean Samuel Hendje Toya.

La décision prise en délibéré remet en question l’élection qui l’a porté à la tête de l’Eec. Elle interdit toute prise de fonction du nouveau bureau. le but est d’éviter des troubles à l’ordre public.

C’est une première victoire pour ceux qui contestent la légitimité de l’exécutif porté à la tête de l’Eec le 22 avril 2017 à Ngaoundéré. Des fidèles issus du groupe ethnique Duala avaient décidé de saisir la justice pour cette raison. Des griefs ont été portés contre le processus électoral. Il aurait été émaillé de fraudes. L’ancien président Isaac Batomen, chargé d’organiser sa succession a été accusé de n’avoir pas respecté la parole donnée. A savoir passer le témoin comme prévu lors du synode général de Yabassi en 2009 à un ressortissant Sawa.

Les contestataires rapportent qu’ils s’attendaient à un scrutin avec un candidat unique. Ils vont se montrer surpris lorsque le président de l’Eec va présenter face au pasteur Richard Priso Moungolle, Jean Samuel Hendje Toya présenté comme son protégé. Soutenu par le Ngondo, l’assemblée traditionnelle des Sawa, ils vont annoncer la scission d’avec l’Eec. Le bureau élu va recevoir le soutien des chefs traditionnels du département du Nkam. Il va ignorer et contredire les revendications de ses opposants indiquant notamment que Hendje Toya est, contrairement à leurs allégations, un fils Sawa et que donc l’élection a eu lieu entre Sawa comme prévu.

Une histoire de fraudes va aussi apparaître, tendant à prouver que le nouveau président n’a opas été élu à la régulière. La crise va se poursuivre, donnant lieu à des incidents dans les paroisses et à une radicalisation des positions des deux camps.

Ci-dessous l'extrait du plumitif qui contient la décision du juge des référés du Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo

« Par ces motifs

Nous juge des référés, statuant publiquement, contradictoirement à l’égard des parties, en matière des référés d’heure à heure en premier ressort et après en avoir délibéré conformément à la loi ;

Au principal, renvoyons les parties à mieux se pourvoir ainsi qu’elles en aviseront ;

Mais dès à présent, vu l’urgence ;

Rejetons comme non fondées aussi bien les exceptions d’incompétence que la fin de non-recevoir soulevée par les défendeurs ;

Recevons les révérends pasteurs PRISO MOUNGOLE Richard, BILA MBENGA Alexandre, KOUO ISSEIDOU EITEL et Sieur MBONGO EBANDA tous membres statutaires du synode Général de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC) en leur action ;

Constatons que suivant procès-verbal des élections en vue du renouvellement des mandats des instances nationales de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC) à l’issue des travaux du conseil Synodal Général du 18 au 19 Mars 2017 et du 59ème synode Général du 20 au 23 Avril 2017 à Ngaoundéré, paroisse Mont des Oliviers, une commission électorale Indépendante chargée de l’organisation, de la gestion et de la supervision dans la transparence, l’objectivité du processus électoral a été mise sur pied ;

Constatons que les travaux de ladite commission ont donné lieu à la mise en place des nouveaux organes dirigeants au sein de l’Eglise Evangélique du Cameroun ;

Constatons que suivant exploit en date du 10 Mai 2017 du ministère de Maître Guy EFON, Huissier de Justice près la Cour d’Appel du Littoral et les Tribunaux de Douala, les demandeurs ont saisi le Tribunal de Grande Instance du Wouri d’une action en annulation du procès-verbal susvisé et de tout le processus électoral avec toutes les conséquences de droit ;

Disons qu’ainsi, au regard de la contestation de la commission électorale indépendante et des travaux effectués par ladite commission, LA PRISE DE FONCTION DES DIRIGEANTS AINSI ÉLUS DE MÊME QUE L'EXERCICE DE LEURS FONCTIONS RISQUE DE DETEINDRE L'HARMONIE, LA PAIX SOCIALE VOIRE MÊME LA PRESERVATION DE L'ORDRE PUBLIC AU SEIN DE L'EGLISE EVANGELIQUE DU CAMEROUN ;
Disons dès lors que la prise des mesures conservatoires s'avèrent urgente et indispensables ;

ORDONNONS en conséquence LA SUSPENSION DES EFFETS DU PROCESSUS ELECTORAL ET PARTICULIEREMENT TOUTE PRISE DE FONCTION DES DIRIGEANTS ÉLUS DE L'EEC DANS L'ATTENTE DE L'ISSUE DEFINITIVE DE LA PROCEDURE EN ANNULATION INTENTEE PAR LES DEMANDEURS DEVANT LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DU WOURI ;
Disons notre ordonnance exécutoire sur minutes et avant enregistrement. »